Les médicaments non-utilisés désormais incinérés en Nouvelle-Calédonie

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Près de 50 tonnes de médicaments attendent d’être traités depuis 2012 en Nouvelle-Calédonie. Ils sont maintenant incinérés localement.

Les médicaments périmés qui s'entassaient en Nouvelle-Calédonie sont désormais incinérés. En 2021, la province Sud avait acté la création d'une filière de traitement pour les médicaments non utilisés ou périmés. Les MNU sont maintenant incinérés à Numbo. 

Près de 50 tonnes de médicaments à traiter

Depuis 2012, près de 50 tonnes de MNU, les médicaments non-utilisés, attendent d’être détruits. Plus question pour la province Sud de les laisser partir en enfouissement : "Aujourd’hui, pourquoi on a ce stock historique de 40, 50 tonnes ? D’abord parce qu’il n’y avait aucune réglementation en Nouvelle-Calédonie. Le code de la santé publique traite de la santé publique mais ne traite pas de ce point particulier de nos déchets de soins" explique Françoise Suvé, rapporteur de la commission environnement de la province Sud.

"L’aventure ne fait que commencer"

Par le biais d’une de ses compétences sur l’environnement, la province Sud a fait voter la semaine dernière une subvention de 25 millions de francs CFP pour le traitement de ces médicaments. 
Écopharm, un organisme associatif à but non-lucratif créé par les pharmaciens et les vétérinaires, a reçu l'an dernier l’agrément de la province pour ce traitement qui coûtera 28 millions. 
"Nous arrivons au bout du chemin, mais l’aventure ne fait que commencer puisque maintenant, il faut que cette activité devienne pérenne et que ça devienne un geste instinctif des Calédoniens pour ramener leurs médicaments dans les points de collecte qui sont les pharmacies et les cliniques vétérinaires. Et qu’ensuite, nous, on assure la destruction de ceux-ci" explique Christophe Delest, le président d’Écopharm. 

Incinérés à Numbo

La destruction des médicaments non-utilisés se fait par incinération, dans la nouvelle usine de Promed à Numbo.
Chaque carton est vérifié pour qu’il ne comporte pas de corps étrangers, notamment des aérosols, avant de passer dans l’incinérateur.
En huit heures, trois tonnes de déchets peuvent être incinérées dans le respect des normes européennes.
À l’avenir, Écopharm envisage de traiter 10 tonnes de MNU par an, venus des trois provinces. Un traitement financé par une éco-participation de 2 francs par boîte de médicament vendue, une somme prise sur la marge des pharmaciens. 

1400 tonnes de médicaments sont importés chaque année en Nouvelle-Calédonie.