Les militants de la CCAT mobilisés devant les gendarmeries

Une cinquantaine de militants de la CCAT s'est mobilisée ce matin du 5 mai 2024 devant la caserne d'Apogoti, à Dumbéa.
Comme ils l’avaient annoncé, les membres de la cellule de coordination des actions de terrain ont déroulé leurs banderoles, ce dimanche matin, devant des casernes de gendarmerie. Une opération symbolique en ce 5 mai, date de l’assaut de la grotte d’Ouvéa en 1988, où des militants indépendantistes avaient été tués, après avoir pris en otage des gendarmes.

Dumbéa, Païta, Mont-Dore, Normandie… Les gendarmeries du Grand Nouméa ont vu fleurir drapeaux du FLNKS et banderoles, ce dimanche matin. Une exception toutefois : la caserne Meunier, dans le centre-ville de Nouméa, où un important rassemblement est prévu lundi, annonce la cellule de coordination des actions de terrain.

Cette mobilisation s'inscrit dans une série d'actions annoncées par la CCAT jusqu'au 13 mai, date à laquelle le projet de loi constitutionnelle pour réviser le corps électoral provincial sera examiné par les députés à l'Assemblée nationale, à Paris.

Appelée "Dix jours pour Kanaky", cette opération vise à protester contre le dégel du corps électoral, tel qu'il est proposé par l'Etat. "C'est primordial d'être là, estime Clémentine Wamytan, membre de la CCAT. Un peuple qui n'a pas d'histoire, c'est un peuple qui est perdu."


Une date symbolique

Le 5 mai n'a pas été choisi au hasard. Ces mobilisations devant les casernes du pays interviennent trente-six ans après la tragédie d'Ouvéa. "Il faut qu'on marque cette date. Elle est très importante pour la disparition de nos papas d'Ouvéa, qui sont tombés pour la lutte du peuple Kanak", résume Alexandre Chaouri, référent de la CCAT et originaire d'Iaai.

Ce jour-là, l'armée donne l'assaut sur la grotte de Gossanah, où sont pris en otage des gendarmes. L'opération "Victor" s'achève avec la mort de dix-neuf militants indépendantistes et de deux militaires.

À la mémoire de Jean-Marie Tjibaou, qui a serré la main de Jacques Lafleur, c'est cette voix de réconciliation, cette voix de paix, au travers du dialogue, que l'on veut poursuivre.

André Selefen, représentant du Comité nationaliste des citoyens de Païta.


D'autres mobilisations à venir

Contactée, la communication de la gendarmerie nationale n'a pas encore transmis de bilan officiel sur les rassemblements devant les gendarmeries de Brousse et des Iles. Vendredi, la CCAT avait annoncé son intention de se mobiliser devant toutes les casernes du pays, de Bélep jusqu'à l'Ile des Pins. Exception faite pour la gendarmerie de Fayaoué, où le rassemblement est prévu le 6 mai. Cette caserne du Sud d'Ouvéa avait été le point de départ de la prise d'otages, qui avait causé la mort de quatre gendarmes le 22 avril 1988. 

"Comme les discussions sont en cours pour trouver un accord global, on va continuer à occuper les espaces pour dire à l'Assemblée nationale qu'il faut que le retrait du projet de loi constitutionnelle tombe, indique André Selefen, représentant du Comité nationaliste des citoyens de Païta. À la mémoire de Jean-Marie Tjibaou, qui a serré la main de Jacques Lafleur, c'est cette voix de réconciliation, cette voix de paix, au travers du dialogue, que l'on veut poursuivre."

Une manifestation est annoncée mardi 7 mai devant le Camp-Est, où sont emprisonnés plusieurs militants de la CCAT. Un rassemblement est également prévu par la Cellule sur la baie de l'anse Vata, mercredi 8 mai.

A Koumac, le dimanche 5 mai 2024, des militants de la CCAT se sont rassemblés devant la caserne avant d'entamer une marche.