Les parents face au prolongement du confinement

La famille Tupaissi devant le point presse de ce jeudi.

Le confinement de la Nouvelle-Calédonie prolongé jusqu’au dimanche 28 mars ? Les vacances scolaires d’avril avancées d’une semaine ? Après l’annonce de la décision, place au casse-tête pour de nombreux parents. 
 

Un vrai feuilleton à suspense ! Comme de nombreux Calédoniens, les Tupaissi suivent en direct l’allocution du président du gouvernement, ce jeudi après-midi. Va-t-il annoncer la fin du deuxième confinement, ce qui voudrait dire rouvrir les écoles, et peut-être reprendre une activité professionnelle normale ? 

«Une semaine encore»

Très vite, la décision tombe : confinement rallongé, d’une troisième semaine, jusqu’au 28 mars, inclus. Et derrière les masques, la déception se mêle à la résignation. Malgré le prolongement d’une vie contrainte, les Tupaissi veulent rester positifs coûte que coûte.

Loreleï Aubry et Cédric Michaut se trouvaient dans leur salon :


«On ne peut rien»

«On voulait que ça arrive vite et que nos enfants aillent à l’école, mais on ne peut rien, c’est la crise sanitaire», réagit Jean-Claude Tupaissi, le père de famille, qui préside par ailleurs l’APE du lycée Do Kamo. «Ils ont pris la décision, le gouvernement, ben voilà. Ça fait le malheur de certains, et le bonheur de certains, on va dire…»

Ça fait le malheur de certains, et le bonheur de certains, on va dire…

Jean-Claude Tupaissi

 


Défi

Qu’en pensent les enfants ? «On est contents, une semaine de plus !» Mais optimiser leurs journées entre éducation et loisirs, leur permettre de savourer le temps qui passe, c’est un défi d’autant plus rude, dans un espace restreint

Chez les Tupaissi.

 

«Un peu dégoûtée, mais on comprend»

«C’est une vraie gymnastique cérébrale, de trouver des activités pour nos enfants à la maison, de créer des ateliers pour eux», appuie Valérie Tupaissi. «Nous, on s’est arrangés, avec mon mari. Je gère la continuité pédagogique le matin, il s’occupe des activités l’après-midi…» Et elle ajoute. «Je suis un peu dégoûtée, je pensais que ça allait être la fin. Mais on comprend, que ça soit quelque chose de nécessaire pour le pays »

Une vraie gymnastique cérébrale, de trouver des activités pour nos enfants à la maison, de créer des ateliers pour eux.

Valérie Tupaissi

 

Tout mener de front

Même discours de résilience chez Anne Bargibant, mère célibataire de trois enfants. Confinée avec sa progéniture, elle a vu sa charge mentale doubler, menant de front soucis professionnels et responsabilité parentale. «C’est compliqué parce que, travailler une semaine sur deux, c’est la moitié d’argent qui rentre, vu que je suis patentée, donc à mon compte. On fait avec !»

Travailler une semaine sur deux, c’est la moitié d’argent qui rentre, vu que je suis patentée.

Anne Bargibant

Anne Bargibant et ses trois enfants, à l'heure du confinement.


«Compliqué pour tout le monde»

«Mais je pense que c’est nécessaire quand même», conclut Anne «parce qu’il faut qu’on stoppe ce virus… C’est compliqué pour tout le monde pas que pour nous, parents.» Des parents qui devront tenter de transformer ces vacances forcées en temps de qualité. L’occasion, peut-être, de ralentir, et de tirer du bon d'une telle situation.