Selon l'Isee, le niveau moyen des prix à la consommation a diminué entre 2019 et 2020, de 0.5 %. Mais les baisses, marquées, des prix de l'énergie et des produits manufacturés ont été compensées par la hausse sur l'alimentaire.
Quand le ressenti sur la vie chère se confronte aux statistiques... L'Institut de la statistique et des études économiques a livré, lundi 12 avril, sa synthèse annuelle des prix à la consommation. Voici cinq chiffres à retenir.
- 0,5% pour le niveau moyen des prix
En 2020, les prix à la consommation, avec ou sans tabac, ont en moyenne diminué de 0,5%. Avec des "variations inhabituelles observées sur le niveau des prix dans le détail", que l'Isee explique par la conjugaison de "deux phénomènes distincts" :
- les conséquences de la crise sanitaire mondiale, avec ses répercussions sur l'économie locale;
- les adaptations des marchés qui ont suivi la mise en place de la TGC, la taxe générale à la consommation.
En septembre 2020, cet indice des prix à la consommation a atteint "son plus bas niveau de trois dernières années". Au dernier trimestre, les prix sont repartis à la hausse.
- 4,5% pour les tarifs de l'énergie
La pandémie a fait chuter le cours du pétrole, et donc le prix des carburants:
- - 9,2% pour l'essence à la pompe, qui a été jusqu'à retrouver son niveau historiquement bas de 2001;
- - 12,3% pour le gazole.
Le prix du gaz aussi s'est avéré en retrait, de - 2,5% en moyenne l'an dernier. Globalement, les tarifs de l'énergie ont ainsi diminué de 4,5% à l'échelle de l'année.
- 2,5% pour les produits manufacturés
En 2020, la baisse des prix constatée depuis deux ans sur les produits manufacturés s'est accélérée, pour atteindre, en moyenne, - 2,5% (après les - 0,4% de 2019 et - 1,2% de 2018).
L'Isee cite notamment les vêtements (- 10,6%), les chaussures (- 10,2%), les tissus d'habillement (- 9,2%) ou les articles de papeterie et de dessin (- 9,1%).
Ça se maintient, concernant les accessoires et pièces détachées de véhicule. Autant de produits sur lesquels "les prix sont nettement inférieurs à leurs niveaux d'avant TGC".
+ 2,5% pour l'alimentation
En revanche, cette synthèse confirme que l'an dernier, les prix de l'alimentaire ont rattrapé leur niveau d'avant TGC. Après une baisse en 2019, retour à une hausse, de + 2,5% en moyenne.
"En cette deuxième année pleine d'application de la TGC, estime l'Isee, la baisse des prix de l'alimentation attendue avec l'application de taux réduits ou normaux, voire l'exonération de certains produits, est en partie gommée."
Et "à l'inverse, la hausse des prix volontairement imposée aux boissons alcoolisées pour en limiter la consommation, s'estompe progressivement".
Dans le détail, on relève entre autres :
- + 9% sur les produits sucrés et l'épicerie, hausse des cours du sucre oblige ;
- + 5,3% entre 2019 et 2020 sur le prix des pains et céréales (en lien aussi avec des hausses de cours, du blé et du riz blanchi);
- + 3,5% sur le prix des légumes, mais avec de fortes variations au cours de l'année;
- + 3,3% sur la viande, en particulier les viandes fraîches de bœuf et de veau et les viandes séchées salées ou fumées;
- - 16,6% sur le prix des fruits. Effet d'une surproduction locale qui a fait chuter les tarifs entre novembre 2019 et mars 2020.
En 2021 ? C'est incertain !
Cette analyse est publiée alors que la Calédonie vient de connaître une nouvelle alerte sanitaire. Suivie du retour à une situation Covid free, mais dans un contexte de déplacements internationaux toujours restreints. "Les effets de la pandémie sur la consommation et les prix calédoniens en 2020, ne se traduiront plus forcément de manière identique en 2021", écrit prudemment l'Isee. Un exemple ? Les prix des carburants, "orientés à la hausse".
Une synthèse de sept pages à feuilleter ici :