Le 29 avril, l’école d’aviation Airways college, implantée dans plusieurs villes de France, était placée en liquidation avec un cumul de pertes dépassant les deux milliards CFP. Parmi les élèves dont le rêve professionnel vire au cauchemar, une dizaine de Calédoniens. L'un d'eux raconte.
Des élèves pilotes de ligne cloués à terre, leur rêve transformé en cauchemar, et parmi eux une dizaine de Calédoniens. Depuis le 29 avril, leur école privée Airways college, implantée dans plusieurs villes de l’Hexagone, est placée en liquidation judiciaire.
Enorme emprunt à rembourser
Anthony Cuer a vingt ans. Il y étudiait depuis février 2019, à Agen. Alors que sa formation devait s'achever dans cinq mois, tout a basculé. "La plupart d’entre nous avons fait un emprunt à la banque d’environ cent mille euros", témoigne le jeune Calédonien. C'est presque douze millions de francs Pacifique. "Et comme on n’a pas fini notre formation, on n’est pas vraiment en mesure d’obtenir un emploi en tant que pilote, faute d’avoir obtenu toutes les qualifications nécessaires. Le plus stressant, c’est ce prêt qui est sur nos épaules et qu’on doit rembourser."
Formation d'un collectif
L’entreprise cumule 17 millions d’euros de pertes - ça représente plus deux milliards de francs CFP. Est mise en cause une mauvaise gestion budgétaire par certains membres de la direction. Un collectif a été créé par les salariés et les élèves. "On a envoyé des lettres au ministre [des Transports], on a demandé des aides aux associations aéronautiques et on a essayé de démarcher d’autres éventuels repreneurs et investisseurs", raconte Anthony. "Grâce, par exemple, aux aides qu’on pourrait avoir de l’Etat, de la région, enfin, aux subventions, tout ce qu’on veut, c’est vraiment finir notre formation."
Tout ce qu’on veut, c’est vraiment finir notre formation.
Neuf à treize millions de formation
Le collectif a été reçu par le ministre délégué chargé des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, afin d’échanger autour de possibles solutions. En espérant qu’un repreneur soit trouvé. La date-limite pour déposer des candidatures en vue d'une telle reprise est fixée au 1er juin. Les étudiants calédoniens envisagent également d’écrire au gouvernement local, pour expliquer leur situation. Tous se retrouvent dans une situation catastrophique, car le coût de la formation atteignait neuf à treize millions de francs CFP.