Lutte contre la dengue : après Nouméa, le Mont-Dore et Dumbéa, le programme Wolbachia va être étendu à Païta

A gauche, des pots suspendus dans la végétation, sur la voie publique, avec à l'intérieur, des larves de moustiques. A droite, le développement des larves de l'Aedes aegypti, porteurs de Wolbachia.
Quelques cas ont été détectés mais la Nouvelle-Calédonie n'a pas connu d'épidémie de dengue depuis quatre ans, annoncent les coordinateurs du World Mosquito Program. Après Nouméa, le Mont-Dore et Dumbéa, ils vont lâcher des moustiques porteurs de la bactérie Wolbachia à Païta pour étendre le maillage.

Pour le World Mosquito Program, l’Institut Pasteur, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et l’université de Monash (en Australie), les lâchers de moustiques porteurs de la bactérie Wolbachia à Nouméa, à Dumbéa et au Mont-Dore, ont été un succès. Le territoire n'a plus connu d'épidémie de dengue depuis quatre ans, annoncent les coordinateurs de l'opération, ce lundi

"Nous avons besoin de volontaires pour accueillir des pièges"

Ils vont l'étendre à Païta. Les repérages ont commencé. Les premiers lâchers sont prévus mi-novembre. "Nous avons besoin que des personnes habitant sur la commune se portent volontaires pour accueillir à domicile des pièges à moustiques", explique Nadège Rossi, cheffe du projet.

Comme à Dumbéa et au Mont-Dore, des pots seront disposés tous les 50 m dans la végétation. Dedans, des œufs de moustiques porteurs de Wolbachia, une bactérie connue pour réduire la capacité des Aedes aegypti à transmettre les virus de la dengue, du Zika et du chikungunya à l'être humain.

Après 10 à 15 jours, les adultes s’échapperont de ces pots. En se reproduisant, ils passeront la bactérie. En mai, 89 % des moustiques capturés à Nouméa en étaient porteurs ; en avril, 77 % l'étaient à Dumbéa et 71 % au Mont-Dore.

La vigilance reste de mise

"Par le passé, les épidémies de dengue se sont généralement déclarées dans les communes du Grand Nouméa avant de prendre de l’ampleur dans d’autres communes du territoire ou vers les îles", rappelle le communiqué de presse. C'est pourquoi les villes de l'agglomération ont été ciblées en premier.

Mais "le risque d’épidémie persiste", prévient le World Mosquito Program. "Il est donc important que chacun reste vigilant, notamment durant les deux semaines qui suivent un retour de voyage." L’absence d’épidémie de dengue a également été favorisée par la fermeture des frontières pendant la crise sanitaire, précisent les scientifiques.