Météo-France annonce une saison cyclonique "normale à réduite" pour la Nouvelle-Calédonie

La saison cyclonique a déjà commencé dans le Pacifique Sud. En Nouvelle-Calédonie, elle devrait être “normale à moins active”, annonce Météo-France NC. Mais les dangers sont toujours là.

Ils s’appelleront Jasper, Kirrily, Lincoln, Nat, Osai, Pita... Petits frères et petites sœurs de Lola, qui a touché le Vanuatu en octobre, premier phénomène cyclonique nommé cette saison. Météo-France NC l’a annoncé ce mardi matin lors d’une conférence de presse d’appel à la vigilance.   

Sous l'effet d'El Niño, les anomalies eaux chaudes, propices à la formation des cyclones, se sont déportées vers l’Est, s'écartant de la Nouvelle-Calédonie. À cause de ces anomalies, “à l’échelle du Pacifique Sud, on aura une augmentation de l‘activité. Plus de phénomènes, des phénomènes plus intenses, une saison qui commence plus tôt et qui se termine plus tard”, explique Thomas Abinun, climatologue. Mais ils devraient se concentrer au centre. "En Nouvelle-Calédonie, où, pendant El Niño, on a plutôt des eaux froides, on se retrouve généralement avec une activité amoindrie, ce qui ne veut pas dire qu’on est à l’abri. 

"Le risque reste entier"

Le risque de survenue d’un phénomène cyclonique majeur sur la Nouvelle-Calédonie reste entier, comme chaque année, que l’on soit en Niño, en Niña ou en phase neutre”, rappelle Meteo-France NC. El Niño a tendance à provoquer des phénomènes plus forts, y compris sur le territoire. Mais “il n’y a pas que les cyclones intenses qui produisent des effets intenses. Le passage d’une dépression modérée peut suffire à déclencher des pluies diluviennes sur le pays.” Comme Lucas, en 2021, qui avait provoqué d’importants dégâts.  

Les glissements de terrain sont l’un des dangers des dépressions tropicales. La projection d’objets, la destruction de bâtiments, de réseaux, de végétations, la contamination d’eau potable, les inondations, l’érosion du littoral en sont d’autres.  

Rester prêts

Trois paramètres sont particulièrement surveillés par les scientifiques : le vent, la pluie et la mer. Ils utilisent “des modèles à mailles fines, qui ne sont pas disponibles sur Internet et qui nous permettent d’avoir des prévisions beaucoup plus précises qui tiennent compte des aléas”, précise Patrick Simon, chef de la division prévision à Météo-France NC. 

Des modèles qui peuvent donner des résultats "très divergents. Il faut alors trouver pourquoi ils sont divergents. C’est le travail des prévisionnistes”. Essentiel pour prévenir les autorités et la population. Même s’il ne s’agit “que” de prévisions. La réalité peut être bien différente. D’où l’importance de se préparer.