Meurtre de Tuband aux assises : quelle était la nature de la relation entre les deux hommes ?

Les faits se sont déroulés le 6 mai 2021. Un quinquagénaire est retrouvé mort à son domicile, à Tuband, un quartier de Nouméa. Sa mort remonterait au 3 mai, soit 3 jours plus tôt. L'arme du crime n'a pas été retrouvée mais il apparaît que la victime avait la carotide sectionnée par une arme blanche. A cette époque-là, l'homme, âgé de 52 ans hébergeait un autre homme sans domicile fixe. Ce dernier comparaît pour meurtre, ce jeudi 14 septembre, aux assises, à Nouméa. Le procès est prévu sur deux jours. 

Il ne reconnaît pas les faits

L'accusé, né en 1982, est en détention provisoire au Camp-Est depuis le 18 mai 2021. Il est originaire de Cannes dans l'Hexagone. Ce jeudi matin, dans son box, le quadragénaire apparaît tout de noir vêtu, un collier avec une croix blanche autour du cou. Il ne reconnaît pas les faits qui lui sont reprochés et encourt jusqu'à 30 ans de réclusion criminelle. Il est représenté par M^e Anne-Laure Dumons.

Relation entre les deux hommes

L’accusé apparaît dans de nombreux témoignages comme un jeune instable et colérique qui acceptait d’avoir des rapports sexuels avec des hommes contre de l’argent ou de faire des petits travaux contre un hébergement. Cependant, l'homme de 39 ans au moment des faits, déclare n’avoir jamais eu de relations sexuelles avec la victime. Mais il indique que la victime aurait tenté de faire pression sur lui, à plusieurs reprises. Pour ce premier jour de procès, la relation entre les deux hommes est au cœur des débats de la cour d’assises.

Absence de témoins

En l’absence de témoins dans ce procès, la lecture des procès-verbaux d’audition met en exergue les rapports entretenus entre la victime et l’accusé. Les deux hommes se connaissaient depuis 2020, l'homme qui a été tué avait hébergé le sans-domicile et l’avait employé pour des travaux à son domicile.

Les relations entre les deux hommes étaient aussi d’ordre sexuel, l'accusé évoque des « relations imposées ». Le lundi 3 mai 2021, les deux hommes se disputent concernant des horaires de travail non respectés. Interrogé par la cour, l'auteur présumé des faits s’explique sur sa relation avec la victime et déclare avoir travaillé pour lui pour "rebondir dans la vie". L’avocat de la partie civile, M^e David Le Reste l'interroge : "vous avez porté plainte contre la victime pour agression sexuelle. Ça a été classé sans suite, pourquoi être revenu chez la victime ?". L’accusé répond qu’il lui avait donné une seconde chance, il voulait travailler pour le quinquagénaire et rien d’autre. Une réponse qui laisse l’avocat de la partie civile dubitatif.

Le résumé de cette journée par Natacha Lassauce-Cognard