Annie Dubut-Vuduc faisait partie de ces voix que l’on n'oublie pas. Durant de longues années, elle a été la matinalière radio sur RFO, devenue ensuite NC la 1ère.
Une rencontre décisive avec Joseph Caihe
Après avoir obtenu une maîtrise en information et communication, elle commence sa carrière journalistique à RFM, dans la capitale parisienne. Puis en mars 1986, elle s'installe en Nouvelle-Calédonie où elle rejoint la rédaction de RFO, "après une rencontre imprévue à Paris avec Joseph Caihe (disparu lui aussi en septembre dernier, ndlr) ", rappelle Angela Palmieri, l'une de ses anciennes collègues. "C'est lui qui a incité Annie à faire ce grand saut vers notre archipel, ensuite c'est mon père Louis Palmieri qui a réussi à obtenir un contrat longue durée pour Annie. Elle a souvent rappelé que ces deux hommes avaient joué un rôle très important dans sa vie professionnelle, bien sûr, mais pas seulement. Car sans eux, elle n'aurait pas rencontré l'amour de sa vie."
Plus qu'une rédaction, une famille
C'est à la station du Mont-Coffyn, en effet, qu'elle rencontrera Antoine Vuduc, son futur mari, aujourd'hui chef de fabrication. Un collègue et compagnon, avec lequel elle partagera plus de trente ans de sa vie. "Un binôme indestructible, confie Angela Palmieri, malgré toutes les épreuves qu'ils ont dû affronter." Leur fille, Halloween, a également travaillé en tant que scripte pour NC La 1ère, avant de rejoindre la rédaction de Grenoble de France 3 Auvergne Rhône-Alpes.
Une journaliste "hyper pointue, exigeante et dynamique"
Intégrée à la rédaction en juillet 1990, Annie Dubut-Vuduc devient ensuite grand reporter, avant de prendre sa retraite le 31 mai 2020. Son alter-égo, Michel Voisin, ex-matinalier en semaine, se souvient d’une journaliste "hyper pointue, exigeante et dynamique". "Elle était la voix des matinales du week-end, la cheville ouvrière de la radio les samedis et dimanches", confie-t-il. Une personnalité discrète, mais à "l'humour caustique", pleine de "sagacité", souligne pour sa part son ancien collègue Antoine Le Tenneur.
Ses collègues ont tenu à lui rendre hommage par ces quelques témoignages.
C'était un point de repère pour les Calédoniens qui la retrouvaient chaque samedi et chaque dimanche matin à l'heure du réveil, avec son phrasé très doux et facilement reconnaissable. Incontestablement, Annie, son média, c'était la radio, où elle exerça quasiment toute sa carrière journalistique.
Lorsque j'ai débuté à RFO, à la radio, Annie était un pilier. A l'époque, on montait les "bobs" avec une paire de ciseaux et du scotch, et il fallait découper tous les matins les dépêches de l'AFP qui arrivaient en format papier sur un téléscripteur. Le local des journalistes radio était tout petit, on l'appelait d'ailleurs le " bocal". J'en ai passé des bons moments avec Annie dans cet endroit, ce petit bout de femme toujours à fond pour préparer ses éditions. Annie a toujours été fidèle au média radio. Discrète, elle ne souhaitait pas se mettre en avant, "la télé ce n'est pas pour moi, vas-y toi !" me disait-elle en souriant...
Je garde l'image d'un modèle d'innovation dans les matinales. Quand j'étais dans le Nord, elle m'appelait tout le temps pour faire des directs, pour raconter le Nord et décrire le cadre sur des sujets et événements sportifs, par exemple, ou festifs pour susciter l'envie des Calédoniens, ceux du Sud en particulier, de venir voir ce qu'il s'y passe. Un bel apprentissage pour raconter son pays d'une autre manière