Nickel : l’État propose 24 milliards CFP pour venir en aide à KNS, et appelle Glencore et la province Nord à prendre leurs responsabilités

Bruno Le Maire lors des questions au gouvernement le 6 février 2024
C’est lors d’une séance de questions au gouvernement que Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie et des Finances, a détaillé l’offre qui concerne l’usine du Nord.

L’usine du Nord et le nickel calédonien s’invitent à l’Assemblée nationale à Paris. Alors que le pacte nickel se prépare, le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a martelé que l’État ne remplacerait pas les industriels et veut mettre les actionnaires devant leurs responsabilités. Eramet pour la SLN, Trafigura pour Prony Resources et surtout Glencore pour KNS.

Cette dernière situation semble la plus urgente, avec une possibilité de mise en sommeil de l’usine du Nord clairement évoquée désormais. 1 300 emplois sont menacés, a rappelé le député Nicolas Metzdorf. Il a estimé que "cette difficulté à sauver l’usine du Nord résulte principalement dans l’absence de décision et d’ouverture du président de la province Nord [Paul Néaoutyine]".
"C’est une semaine décisive qui s’est ouverte à Paris et vous avez entamé des discussions de haut niveau avec la multinationale présente et l’ensemble des acteurs calédoniens", a souligné le député de la seconde circonscription. 

L’offre de l’État

En réponse, le ministre a donc présenté les détails de l’aide financière de l’État devant les députés.
" Il faut qu’il y ait des industriels. Une usine ne peut pas fonctionner sans industriels. Et l’État ne se substituera pas aux industriels. J’ai fait des propositions à Glencore pour l’usine du Nord. Nous avons proposé 60 millions d’euros [plus de 7 milliards CFP] de subvention sur le prix de l’énergie. Nous avons proposé 45 millions d’euros [plus de 5 milliards CFP] de ressources supplémentaires, nous avons proposé un prêt de 100 millions d’euros [près de 12 milliards CF]. 200 millions d’euros [près de 24 milliards CFP] pour la seule usine du Nord, pour garantir sa pérennité sous forme de soutien public. Maintenant, c’est aux actionnaires de prendre leurs responsabilités. Nous n’irons pas plus loin, et nous n’allons pas subventionner à perte. Glencore et la province Nord ont leurs responsabilités à prendre, l’État a pris les siennes, il n’ira pas plus loin car c’est l’argent du contribuable". 

Satisfaction, pour Nicolas Metzdorf 

Le député de la seconde circonscription, Nicolas Metzdorf, s’est dit, au micro de Serge Massau, très satisfait du travail de transparence de l’État. "Ce qu’il y a d’intéressant dans la réponse du ministre, c’est qu’il a posé les chiffres pour la première fois du soutien de l’État. Jusqu’ici, c’était cantonné à des discussions en interne, maintenant, c’est public. Clairement, il a posé cartes sur table, et c’est à Glencore et la province Nord de saisir la balle au bond ou alors de la refuser et de mettre en péril les emplois. Donc, je crois que du côté de l’État, on a fait le travail".

"Il y a trois conditions, c’est qu’on améliore notre compétitivité, notamment sur l’énergie, qu’on puisse également débloquer les questions d’exportation et d’autorisations d’exploitation du nickel dans les différentes mines, et la question d’avoir un industriel dans chaque usine. Ce qui n’est pas le cas pour l’usine du Sud, ce qui est difficilement le cas pour Eramet qui veut partir de la SLN, et Glencore qui est aussi en situation délicate en province Nord". 

Communiqué du député Nicolas Metzdorf du 6 février 2024

Retrouvez ci-dessous la question de Nicolas Metzdorf et la réponse de Bruno Le Maire : 

Le lendemain, mercredi 7 février, le ministre faisait une réponse similaire au Palais du Luxembourg à une question posée par le sénateur Georges Naturel. Une intervention à revoir ci-dessous :