La menace est clairement formulée. "Aujourd’hui, Glencore, actionnaire et financeur de Koniambo Nickel, a annoncé son intention de cesser de financer les opérations de l’usine du Nord à la fin du mois de février 2024 si aucune nouvelle solution de financement n’était identifiée." Une nouvelle relayée ce mercredi 27 septembre par la société KNS, que le groupe anglo-suisse détient à 49 %. L'actionnaire majoritaire, à 51 %, étant la Société minière du Sud Pacifique.
Convocation d'un conseil de direction
Dans un communiqué diffusé en fin d'après-midi, le président de Koniambo Nickel SAS, Neil Meadows, dit avoir "pris acte de l’annonce de Glencore" et "convoqué en urgence un conseil de direction afin d’étudier, avec ses actionnaires, toutes les options, y compris celle de convaincre Glencore de revenir sur sa décision".
"Engagé un véritable virage industriel"
"Ces derniers mois, assure l'entreprise, Koniambo Nickel a réalisé des avancées majeures et engagé un véritable virage industriel : nous avons activement engagé notre transition énergétique, lancé des essais pour intégrer le marché de batteries, et nous avons réussi à stabiliser notre outil production. Ainsi, nous avons démontré des résultats de production sans précédents, avec notamment deux records de production successifs à la mine et nos trois meilleurs mois consécutifs de production côté usine, se félicite la société dans le même communiqué. Ces avancées majeures ont pu être obtenues grâce notamment au support technique et financier de nos actionnaires, support que nous devons prolonger, ou remplacer, au-delà de l’échéance annoncée."
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Financer les opérations par les revenus de la production
Et d'insister, "Koniambo Nickel et toutes ses équipes gardent le même objectif : parvenir à financer ses opérations par les revenus de sa production. Les avancées récentes permettent de rendre plus crédible que jamais cet objectif." Dans les prochains jours, la direction de KNS, 1 350 employés, doit rencontrer ses actionnaires "et toutes les parties prenantes institutionnelles". Objectif, "pérenniser ses opérations".
A court terme, pour la totalité des équipes de Koniambo Nickel, ainsi que pour les sous- traitants, rien ne va changer et la priorité reste de produire en toute sécurité et de continuer à démontrer que Koniambo Nickel est un industriel rentable et résolument inscrit dans l’avenir de la Nouvelle-Calédonie.
Communiqué de KNS, le 27 septembre 2023
Mise en service en 2014, l'usine de Koniambo Nickel n'a jamais été rentable, avec une dette vertigineuse de 13,7 milliards d'euros fin 2022. Les usines calédoniennes, dont KNS, luttent contre un manque de compétitivité. Alors que les prix des matières premières montent en flèche, KNS se bat sur plusieurs fronts : des problèmes techniques, une diminution de la qualité du minerai, des coûts de main-d'œuvre élevés et des dépenses énergétiques massives.