L'activité minière à Thio s'est brusquement arrêtée en avril. La SLN a sonné le glas le 14 octobre, à la suite des destructions du mois de mai. Depuis lors, Thio fait grise mine. Les lettres de rupture de contrat de travail commencent à pleuvoir. Elles seront effectives à compter du 12 décembre pour les quelque 230 salariés de la SLN.
"Sur la commune, on sent l'impact, constate le maire, Jean-Patrick Toura. Au niveau des commerçants, les magasins ne sont pas tout le temps ouverts. Il faudra attendre l'année prochaine pour avoir plus de visibilité sur les écoles mais déjà dans la population, des gens en recherche de travail ont quitté Thio. Il y a aussi des sous-traitants qui n'ont pas pu bénéficier de toutes les mesures d'aide mises en œuvre."
Baisse du pouvoir d'achat
Cette situation a un effet boule de neige sur d'autres activités dans la commune. L'un des commerces du village voit sa fréquentation de clients baisser de moitié.
"Ça a fortement touché le pouvoir d'achat de ma clientèle. Les personnes qui touchent le chômage partiel font attention à leurs dépenses maintenant", témoigne Teva Puahio, gérant d'un magasin à Thio.
La mine a été pendant 140 ans la principale activité économique à Thio faisant vivre à peu près 350 familles. Des familles qui doivent trouver des alternatives pour subvenir à leurs besoins. Véronique Delessert, une exposante régulière au marché de Thio, a remarqué l'affluence de ces nouveaux vendeurs. "Tous les jeudis on a du monde et de nouvelles personnes qui essaient de vendre des produits pour survivre."
Développer de nouvelles filières
Au pied du mur, Thio plonge subitement dans l'après-nickel. C'est pourquoi le maire s'investit dans l'aide à la reconversion des anciens salariés de la SLN. L'agriculture et la pêche sont, pour l'heure, les filières envisagées pour relancer l'économie de la commune.
"Je me suis rapproché de la chambre d'agriculture et la province Sud pour lancer, dès l'année prochaine, des formations auprès de la population. Il faut que les gens puissent se retourner en trouvant un travail dans l'agriculture ou dans la pêche." À cette fin, le maire souhaite également solliciter les chambres consulaires.