La reprise du dialogue n’aura pas duré longtemps. Quelques jours seulement après la séquence politique parisienne, au cours de laquelle un projet d’accord sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie a été proposé aux délégations indépendantiste et non-indépendantiste, l’Union calédonienne annonce se mettre en retrait. Jugeant le document "irrecevable", l'UC dit suspendre désormais les discussions avec l’État, avant la tenue de son congrès en novembre. Une position qui fait vivement réagir Nicolas Metzdorf.
"L’Union calédonienne se décrédibilise, déplore t'il. A Paris, ils étaient d’accord pour apporter des propositions au document de l'État mais une fois arrivés en Nouvelle-Calédonie, la commission exécutive de l’UC déclare qu’ils ne participeront plus au débat. Nous sommes dans la logique des discours de Daniel Goa, c'est à dire que l’Union calédonienne devient un parti de plus en plus radical qui s’isole dans le paysage politique calédonien."
Dans une dynamique d’avancer
Dans ce contexte, Nicolas Metzdorf assure que les Loyalistes restent sereins face au calendrier et à la méthode fixés par Gérald Darmanin. "Tout le monde va y participer. On viendra avec nos propositions et malheur aux absents. Car, de toute façon, il y aura une réforme constitutionnelle pour le nouveau statut de la Nouvelle-Calédonie, donc il vaudra mieux être autour de la table. Si demain, l’UC n’est pas là, ils n’auront pas de proposition à formuler et on réformera la Constitution sans eux."
En revanche, l’Union progressiste en Mélanésie, qui était réunie en comité central ce samedi à Poya, entend bien s’inscrire dans cette démarche de dialogue. Une situation qui ne surprend pas Nicolas Metzdorf. "L’UPM respecte sa parole et je ne doute pas que l’UNI-Palika fera de même. C’est pour ça que je dis que l’UC s’isole. On va tous se retrouver lors de la venue de Gérald Darmanin pour discuter, et trouver cet accord que les Calédoniens attendent. Tant pis pour l'UC."
Points positifs parmi les propositions de l’État…
Interrogé sur le contenu de ce fameux document martyr, Nicolas Metzdorf retient plusieurs propositions intéressantes avancées par l’État. "Le retour à un corps électoral glissant, tout d’abord, cet équilibre que nous avions trouvé en 1998 et qui ensuite a été bafoué". L’élu de Générations NC se réjouit aussi de l’idée de ne plus imposer de référendum sur l’indépendance aux Calédoniens, affirmant que ceux-ci constituent "des épées de Damoclès au dessus de la tête". "Nous ne voulons plus vivre des référendum à répétition, il faut ouvrir le champ de l’avenir pour la jeunesse calédonienne" assure t’il. Enfin, Nicolas Metzdorf apprécie la proposition de l’État concernant une meilleure répartition des sièges au Congrès en fonction de la démographie en Nouvelle-Calédonie. "C’est une excellente chose" assure t-il.
…et négatifs …
En revanche, certains points techniques ne convainquent pas les Loyalistes, notamment concernant l’exercice du droit à l’autodétermination. "Nous ne sommes pas demandeurs de ce droit, celui-ci émane des indépendantistes. Donc pour nous, la question est de savoir comment ne pas revivre régulièrement tous ces référendums." Ensuite, s’ajoute la question de la durée de résidence permettant d’intégrer le corps électoral possiblement glissant. Lors de sa dernière visite en Nouvelle-Calédonie, Gérald Darmanin avait proposé la période de sept ans. Or, le document de l’État évoque une présence de dix années pour pouvoir voter. "Nous ne sommes pas en accord avec cela, précise Nicolas Metzdorf, il va falloir en rediscuter."
Une aide de l’État pour les urgences à court terme
Outre l’avenir institutionnel, le Caillou fait face à de nombreuses urgences à court terme. Les finances de la Nouvelle-Calédonie. Le Ruamm, dont le déficit cumulé s’élève entre 27 et 44 milliards de francs, en comptant les créances détenues par les établissements publics de santé. Ou encore la CLR (Caisse locale de retraites) dont la trésorerie pourrait être insuffisante pour alimenter le paiement des pensions jusqu’à la fin de l’année. Une situation qui devrait s’améliorer rapidement grâce à un nouveau soutien financier de l’État, assure Nicolas Metzdorf.
Mais selon le député, de nouvelles réformes seront inévitables. "On n’échappera pas à l’augmentation de l’âge de départ à la retraite pour les fonctionnaires. Aujourd’hui, dans le privé, on part à 62 ans. Dans le public, on part à 60 ans, voire moins. La pyramide des âges fait qu’il y a de moins en moins de cotisants pour le nombre de retraités. Donc, prévient t-il, on sera obligés de faire comme en France métropolitaine."