Avenir institutionnel : l'Union calédonienne annonce suspendre les rencontres avec l'Etat jusqu'en novembre

Le drapeau du FLNKS et le drapeau tricolore flottant ensemble sur un bâtiment de Nouvelle-Calédonie
Dans un communiqué du 14 septembre, l'Union calédonienne annonce que le document remis aux délégations durant la séquence politique parisienne est "irrecevable" et que, de fait, elle ne compte pas rencontrer les représentants de l'Etat avant la tenue de son congrès, en novembre. Alors que des réunions entre indépendantistes et non-indépendantistes étaient prévues jusqu'à l'arrivée de Gérald Darmanin, en octobre.

"Après neuf mois de discussions et de bonne volonté du FLNKS, l’Etat français a présenté un projet de cinq pages. Ce n’est pas sérieux ! La confiance continue de se fragiliser." C'est ce qu'écrit l'Union calédonienne dans un communiqué envoyé ce jeudi 14 septembre. Le projet de cinq pages étant le document martyr. Un texte remis pour avis, réaction et corrections.

Il semble que l'UC ne souhaite plus travailler sur ce document. Elle "suspend toutes rencontres avec les représentants de l’Etat, y compris les réunions techniques, jusqu’à la tenue du congrès annuel du mouvement qui se réunira du 9 au 12 novembre à Kwenyii", c'est-à-dire l'île des Pins. Cette position implique que le parti ne participera pas aux réunions prévues entre indépendantistes et non-indépendantistes jusqu'au retour de Gérald Darmanin, en octobre.

Pour rappel, l'Union calédonienne faisait partie de la délégation indépendantiste lors des discussions sur l'avenir institutionnel, à Paris, du 4 au 9 septembre. 

Un document "irrecevable"

Dans le détail, l'UC qualifie le document remis aux délégations d'"irrecevable" car "il nous ramène à 30 ans en arrière." Le mouvement note "avec déception, la non prise en compte de tous les sujets qui fondent la revendication du peuple kanak malgré de multiples rappels en direction de l’Etat, des prismes avec [lesquels] le FLNKS s’est engagé dans la séquence de discussion."

Et de reprocher à l'Etat de ne pas prendre en compte le "règlement du contentieux colonial, la poursuite du processus de décolonisation de la Nouvelle-Calédonie, l’irréversibilité de l’Accord de Nouméa, le maintien et le renforcement des institutions propres à la Nouvelle-Calédonie, la concrétisation de la citoyenneté, l’unité et le rééquilibrage du territoire."

"Engagé aucun débat"

L'Union calédonienne rappelle qu'elle n'a "engagé aucun débat avec les non-indépendantistes, ni aucune négociation avec les ministres présents", à Paris. De nouveau, elle martèle que ces discussions parisiennes ne sont pas des trilatérales. Pour mémoire, dans son interview à NC la 1ère,le 10 septembre, Gilbert Tyuienon commentait : "Darmanin va nous proposer un process, un cheminement vers l’indépendance. Ça peut être quelque chose prêt à être étudié par le FLNKS. A partir de là, on va échanger." Un échange qui risque de ne pas avoir lieu.

Mobilisation

L'UC appelle au passage ses troupes à se mobiliser pour les sénatoriales, le 24 septembre, autour du candidat FLNKS, Robert Wienie Xowie, et de sa suppléante Valentine Eurisouké.

Probablement suite à la plainte déposée contre Jean Creugnet par une hôtesse de l'air, l'Union calédonienne déclare aussi qu'elle "ne tolère aucun comportement public déviant des élus et personnalités en responsabilité et prendra en conséquence les mesures nécessaires".