Nouvelle-Zélande : le nouveau gouvernement renonce à une large interdiction du tabac

Cigarette fumante.
Le nouveau gouvernement conservateur de Nouvelle-Zélande a confirmé lundi son intention d'abandonner les mesures pionnières adoptées pour lutter contre le tabagisme. Un rétropédalage dénoncé par une ONG comme une "énorme victoire pour l'industrie du tabac".

Rétropédalage autour du tabac, chez nos voisins kiwis. Le nouveau gouvernement a confirmé ce lundi 27 novembre son intention d’abandonner les mesures pionnières, adoptées pour lutter contre le tabagisme. Des mesures votées l’an dernier, sous l’impulsion de l’ancienne Première ministre Jacinda Ardern. Avec une "interdiction générationnelle de fumer", en interdisant la vente de cigarettes à toute personne née après 2008. 

Crainte du marché noir et recettes fiscales

Une politique saluée par les experts en santé publique et les défenseurs de la lutte antitabac. Des mesures presque identiques ont été récemment annoncées au Royaume-Uni.

Une avancée qui n’aura pas duré, puisque le nouveau premier ministre Christopher Luxon, qui a pris ses fonctions lundi a confirmé que la Nouvelle-Zélande abrogerait les lois avant qu'elles n'entrent en vigueur. Invoquant les craintes d'un vaste marché noir de vente de tabac.

Le nouveau premier ministre a également admis que les recettes fiscales provenant des ventes de cigarettes en cours généreraient des revenus bienvenus pour le gouvernement. Ajoutant que ce n'était "pas la motivation pour le faire".

Insulte envers le pays

Une nouvelle décision qui est une insulte au pays, selon l’association anti-tabac Health Coalition Aotearoa [le nom maori de la Nouvelle-Zélande]. "Il s'agit d'une perte majeure pour la santé publique et d'une énorme victoire pour l'industrie du tabac, dont les bénéfices seront augmentés au détriment des vies des Néo-zélandais", a déclaré le groupe dans un communiqué.

Christopher Luxon a défendu lundi cette décision, affirmant que l'interdiction sur les cigarettes créerait "une opportunité pour l'émergence d'un marché noir, qui serait en grande partie non taxé".

Une loi qui avait été conçue pour réduire presque immédiatement le nombre de personnes consommant du tabac. Dans un pays où le nombre d'adultes fumeurs est déjà relativement faible. Cette législation prévoyait une augmentation progressive de l'âge minimum pour pouvoir acheter des produits du tabac. Elle aurait également réduit drastiquement le nombre de commerces autorisés à vendre du tabac, à un maximum de 600 dans tout le pays.