De nouvelles recherches pour comprendre les bactéries de la leptospirose

En 2019, 65 cas de leptospirose ont été recensés en Nouvelle-Calédonie. Un vaste programme de recherches, intitulé «SpiRAL», va chercher à établir une cartographie du risque. Il est conduit par l’institut Pasteur, qui étudie la maladie depuis trente ans.
Au sein de l'institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie, Emilie Bierque, doctorante, manipule des échantillons d’ADN de leptospires. Ce sont les bactéries responsables de la leptospirose. 37 échantillons ont été prélevés dans les sols, un peu partout sur le territoire, notamment à Bourail et dans le Nord de la côte Est. Là où la maladie est plus présente. 
 
 

En apprendre davantage sur les leptospires

Ce nouveau programme de recherche s'intitule «SpiRAL», pour «sols, pluie et leptospirose». Il doit permettre d’en apprendre un peu plus sur ces bactéries. Objectif : savoir comment elles survivent dans l’environnement, et en proposant une nouvelle approche. «Les gens vont, pour la très grande majorité, s’infecter au contact de l’eau ou de la terre, au cours de baignades ou au cours d’activités agricoles», décrit Cyrille Goarant, chercheur à l’institut Pasteur NC.
 

Types d'environnement

«C’est un petit peu sur ce constat qu’on a construit notre projet de recherches. C'est-à-dire comprendre :
- comment les leptospires survivent dans l'environnement, 
- dans quel type d'environnement ils vont survivre longtemps et donc provoquer un risque durable de leptospirose ;
- et dans quel type d'environnement ils ne survivent pas longtemps.» 

 
 

Expertise précieuse

Ce projet est mené en collaboration avec l’Institut de recherche pour le développement et l'université de la Nouvelle-Calédonie, avec le soutien financier de l’Agence nationale de recherche. Les chercheurs locaux peuvent aussi s’appuyer sur l’expertise du docteur Mathieu Picardeau, spécialiste français et international de la leptospirose. Chef de laboratoire à l’institut Pateur de Paris et directeur de centre national de référence sur la leptospirose en France.
 

La question de la virulence

«On apporte notre expertise dans le domaine de la génétique et de la génomique, explique-t-il, pour essayer de mieux comprendre ce qui fait que ces bactéries sont devenues virulentes et quels sont les facteurs de virulence qui peuvent expliquer que ce sont des pathogènes majeurs pour l'homme. Parce que tous les leptospires ne sont pas virulents.»
 
 

Deux décès l'an dernier

Le programme SpiRAL doit durer trois ans. Les chercheurs pourront alors proposer des moyens de lutte et de prévention contre la leptospirose. Cette maladie qui présente le même genre de symptômes que la dengue (fièvre ou encore grosses courbatures) a causé, l’an dernier, la mort de deux personnes et plusieurs hospitalisations. 

Le reportage radio de Malia Noukouan :

Lumière sur le programme SpiRAL

Le reportage télé de Sheïma Riahi et Gaël Detcheverry : 
©nouvellecaledonie