Oma : le Nord toujours dans la tourmente [Mise à jour 16 h 15 ]

Le bord de mer à Ponérihouen, sur la côte Est de la Nouvelle-Calédonie, début 2019, au passage du phénomène cyclonique Oma.
Oma est redevenu cyclone ce mardi, mais continue de s'éloigner de la Nouvelle-Calédonie.  L’alerte 2 est maintenue sur les sept communes concernées toute la journée. La nuit promet encore d'être difficile avec du vent et de la pluie. 
[MISE A JOUR 16 h 15 ]

Les écoles évacuées à Bourail, la rentrée reportée à jeudi en Province Nord et à lundi pour les écoles primaires à Koné et Touho

La rentrée scolaire est encore reportée en Province Nord. Une décision prise ce matin au regard de l’évolution de la situation sur le terrain. Les élèves de l’ensemble des établissements scolaires de la province effectueront finalement leur rentrée ce jeudi 21 février. Les internes, eux, sont attendus mercredi 20 à partir de 17 h.  
Les mairies de Koné et Touho ont elles décidé de repousser la rentrée scolaire des écoles primaires publiques et privées au lundi 25 février. A noter que le transport scolaire pour les collèges et les primaires ne sera pas assuré avant dimanche. Les mairies estiment en effet que les réseaux en électricité et en eau potable ne seront pas complètement rétablis avant la fin de la semaine. 
Au vu de la situation météo, la mairie de Bourail a décidé de son côté de renvoyer tous les élèves des écoles maternelles et primaires chez eux ce mardi. Des écoles qui resteront également fermées ce mercredi. Concernant les collèges et lycées, les parents dont les élèves sont encore dans leur établissement scolaire, sont invités à se rapprocher des établissements pour savoir s’ils doivent récupérer leurs enfants. 


 

Oma redevenu cyclone

A 14 heures, Oma se trouvait à environ 140 km à l'ouest de Bélep. Elle se déplace à 15 km/h vers le sud-ouest.
La pression en son centre est estimée à 974 hPa. Elle génère des vents de l'ordre de 120 km/h, avec des rafales à 170 km/h près de son centre.
A Bélep et à Poingam, des rafales à 140 km/h ont été enregistrées. Les cumuls de pluie sont estimés de 150 à 200 mm sur la chaîne au nord comme au sud. Les stations sur la côte de la province Nord ont relevé 80 à 140 mm depuis 24 heures.
 

Du vent, de la pluie jusqu'à mercredi matin

Oma devrait se déplacer vers le sud-ouest et commencer à s'éloigner. Cependant, son intensité devrait se renforcer légèrement dans la journée de mardi, et son rayon d'influence a tendance à s'élargir. Par conséquent, le vent commence à diminuer seulement la nuit prochaine sur l'extrême Nord.
De l'extrême Nord au Nord-Est, la mer est très forte, avec une houle dépassant 5 m et une mer totale avoisinant 8 à 9 mètres. Le risque de submersion du littoral est important, en particulier en début de matinée avec la marée descendante et cet après-midi au moment de la marée haute.
Ailleurs sur la Nouvelle-Calédonie, des averses orageuses circulent. 
Sur le sud de la Grande Terre, de fortes rafales à 100 km/h sont possibles. Des pluies abondantes jusqu'à 100 mm en 24 heures peuvent faire déborder localement les cours d'eau sur les deux côtes. 

L'alerte 2 devrait rester en vigueur toute la journée de ce mardi sur les communes de Belep, Hienghène, Kaala-Gomen, Koumac, Ouégoa, Pouébo et Poum. Le reste du pays demeure en pré-alerte.

Le point à 12 h avec Julien Leduc, prévisionniste à Météo France NC 
Hienghène le matin du mardi 19 février.


Évaluation des dégâts 

Selon le dernier communiqué de la Sécurité Civile, aucune opération de secours n’a été signalée la nuit dernière par les dispensaires et les centres de secours des communes de la Province Nord. 
La nuit a été agitée pour de nombreux Calédoniens, surtout dans le Nord. Ce matin, certains sont sortis pour constater les dégâts.
A Belep :  
L'archipel de l'extrême Nord est en première ligne pour subir les effets de la dépression Oma. Plus d'électricité, du vent et de la pluie...Pourtant, la population reste sereine. 
Ecoutez Karine Teanyouen, agent de mairie à Belep, jointe en fin de matinée par Claudette Trupit 

A Poum : Le point sur la situation à Poum avec la maire de la commune, Henriette Hmaé, jointe en fin de matinée par Malia Noukouan 
A Koumac : 
A Voh : 
A Koné :  
A Ponérihouen : A Hienghène :
A Pouébo :  
A Bourail :
 

Sur les réseaux

A 17 h ce mardi, 2778 foyers étaient privés d’électricité. Les équipes Enercal interviennent dès que possible et prévoient le rétablissement de 611 foyers d'ici 20 heures ce soir. Au cumul, 3876 foyers ont été impactés par des coupures d'électricité principalement à Thio, Pouébo, Hienghène, Poum, Belep, Touho et Poindimié. 
Pour les communes en alerte 2, les équipes d’Enercal ne pourront intervenir qu’après la levée de l’alerte. 
Du côté d’EEC, on indique que suite à la rupture d’alimentation du réseau de transport Enercal, le réseau EEC de la commune de Canala est impactée localement et l’ensemble des clients sont privés d’électricité. Ce soir, 76 foyers devront passer la nuit dans le noir. 
A Kaala-Gomen, 400 clients sont sans courant, en raison d'un défaut du réseau HTA. Les équipes attendent la baisse du niveau des eaux pour pouvoir y accéder. 

Concernant les axes routiers, la Sécurité Civile signale des chutes d’arbres sur la RT1 au niveau du col des citrons et de nombreux axes secondaires coupés à Bourail. A Houaïlou, un éboulement est intervenu au niveau du pont de Merhé et la circulation est bloquée après la chute d’un arbre dans la transversale en direction de Bourail, au lieu-dit Gondou.
Et à Koné, le radier de la tribu de Baco est impraticable depuis 4 h. 

Enfin, sur le réseau OPT, 31 relais sur le réseau mobile étaient inopérants à 4 h 30 ce mardi, soit environ 8 % du réseau global.

A Poindimié, la distribution en eau potable risque d’être perturbée voir interrompue brièvement sur l’ensemble de la commune. La mairie rassure les administrés et précise que les services municipaux mettent tout en œuvre pour pallier ces désagréments.
La mairie de Poindimié qui appelle également la population à la vigilance face à la recrudescence des cas de dengue déclarés sur la commune.
Elle demande à ses administrés d’éliminer les gîtes larvaires et de se protéger au maximum grâce à des répulsifs.

 La prudence est de mise

La situation reste difficile et compliquée dans l’Extrême Nord. Les vents forts persistent et continue de s’accélérer. 
Dans la matinée la cellule de crise de la mairie de Koumac, s’est par exemple mobilisée.
L’objectif était de faire le point de la situation sur l’ensemble de la commune. Au sein de cette cellule : la Sécurité Civile, la gendarmerie, le Rsma et la Direction de l’aménagement et du foncier de la Province nord.
Plusieurs zones d’ombres ont été signalées lors de cette réunion comme la montée du niveau des eaux.
Wilfrid Weiss, le maire de Koumac, au micro de Cédrick Wakahugnème. 

Wilfrid Weiss, rappelle à la population que l’alerte 2 est toujours en vigueur et qu’il est interdit de circuler. 

Bourail ferme les écoles et évacue la Roche Percée

Le niveau des rivières en crue continue de monter à Bourail. Les routes sont de plus en plus difficilement praticables voire coupées. La mairie a décidé ce mardi après-midi de prendre un arrêté d’évacuation de la Roche Percée, ainsi qu’un arrêté d’interdiction de baignade et de pratique des activités nautiques.
Les établissements scolaires de la commune resteront fermés ce mercredi. 
Ecoutez les précisions de Patrick Robelin, le maire de Bourail, au micro de Claudette Trupit 

Les élèves renvoyés chez eux à Thio

Réunie en cellule de crise ce mardi, la mairie de Thio a décidé d’évacuer les élèves de l’ensemble des écoles cet après-midi, par mesure de précaution, face à la montée des eaux sur la commune. 505 élèves du privé et du public sont concernés.
Pas de transport scolaire ni de cours demain mercredi. Retour à la normale jeudi. 
Une partie des foyers était privée d’électricité toute la journée, à cause de la chute d’un sapin sur les lignes. Tout est rentré dans l’ordre cet après-midi. 
La mairie appelle la population à la plus grande prudence et conseille de rester chez soi et de ne pas sortir.

La polémique sur les alertes

De nombreux Calédoniens qui se trouvent dans le Nord et la côte Est dans les zones de pré-alerte  font part depuis hier de leur colère. Pourquoi rester en pré-alerte alors que le vent et la pluie n’ont pas cessé depuis hier dans leurs communes et que certains dégâts sont constatés ? Pourquoi ne pas être eux aussi en alerte 1 ou 2 ?
Une polémique à laquelle a répondu ce matin Eric Backès, le directeur de la Sécurité Civile. Il était l’invité de la matinale radio avec Charlotte Mestre. 
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