Comment Air France et Aircalin assureraient-elles la desserte aérienne Paris-Nouméa en cas de conflit dans le ciel et la péninsule de Corée ? Tokyo est menacée de « destruction imminente » par Pyongyang. La capitale japonaise est aussi l’escale des vols entre la France et la Nouvelle-Calédonie.
La Corée du Nord va commémorer en grande pompe, ce samedi 9 septembre, le 69e anniversaire de la proclamation de la République populaire démocratique de Corée. À cette occasion, un nouveau tir de missile balistique ou un nouvel essai nucléaire est possible. Le président américain, qui avait promis le mois dernier "le feu et la colère" à Pyongyang si ses menaces devaient se poursuivre, a ainsi annoncé mardi dans un tweet qu'il autorisait
le Japon et la Corée du Sud à acheter des armes américaines "ultra sophistiquées". Les Etats-Unis ont déjà menacé dimanche le régime de Kim Jong-Un d'une "réponse militaire massive".
Invectives et menaces
Il suffit parfois d'un faux pas ou d'une provocation pour déclencher une guerre. Après l'essai nucléaire de son pays dimanche 3 septembre, le plus puissant à ce jour, l'ambassadeur de la Corée du Nord à l'ONU a menacé d'envoyer d'autres "paquets cadeaux" aux Etats-Unis "tant qu'ils poursuivront leurs provocations". Des "paquets cadeaux". C’est par ces mots que l'ambassadeur nord-coréen à l'ONU a qualifié mardi 5 septembre les récents tirs de missiles et le dernier essai nucléaire de son pays. L'escalade verbale à laquelle se livrent le président américain et son homologue nord-coréen est d'autant plus dangereuse qu'elle se joue entre deux puissances nucléaires. Kim Jong-un menace de transformer Séoul, la capitale de Corée du Sud, alliée de Washington, en une « mer de flammes » et de tirer des missiles sur l'île de Guam, avant-poste stratégique des Américains dans le Pacifique. Il menace également de frapper le Japon et sa capitale Tokyo.
Risque de guerre
Ces invectives mettent la péninsule coréenne au bord du gouffre et de la guerre. Premières concernées, les compagnies aériennes qui desservent la région. Que feraient-elles en cas de déclenchement d’
une guerre entre les deux Corée ?
« Si la guerre éclatait en Corée, et seulement en cas de scénario du pire, toutes les compagnies aériennes en Asie seraient concernées, de nombreux vols seraient sans doute stoppés, d'autres changeraient de route » indique un responsable d’Air France. Pour la région et pour les populations concernées, le scénario serait bien plus noir encore.
Paris-Tokyo-Nouméa
Parmi ces routes, celle entre la France et la Nouvelle-Calédonie fait escale au Japon. Face à la crise actuelle, Air France indique travailler en étroite relation avec Aircalin. La compagnie internationale de la Nouvelle-Calédonie est responsable de cette route aérienne, aujourd’hui sensible. «
En cas de conflit en Corée, les vols sur le Japon et la Corée du Sud seraient immédiatement stoppés » poursuit Air France. «
La desserte calédonienne de Nouméa se ferait sans doute via Saint-Denis de La Réunion et Sydney » conclut notre interlocuteur. Cette route, par le sud, a déjà été utilisée par la compagnie Air Austral.
« Aircalin assure des liaisons régulieres entre Nouméa et Sydney dont l’aéroport international à des vols quotidiens vers la France, oui des solutions existent par l'Australie mais pour le moment la situation est normale » commente de son côté un proche de la compagnie calédonienne à Paris.
Situation actuelle
La zone de non-survol de la Corée du Nord a été élargie. Dans une déclaration, Air France a rappelé qu’elle agit en collaboration permanente avec les autorités françaises et l’aviation civile internationale. La compagnie rappelle
« qu’elle analyse en continu les zones de survol à risque et adapte ses plans de vol en conséquence ». Par mesure de précaution, Air France a pris la décision d'élargir la zone de non-survol autour de la Corée du Nord, pays qu'elle ne survole pas. Les vols d’Air France sur le Japon évitent désormais la mer du Japon. Ils survolent les terres et l’île russe de Sakhaline et l’île japonaise d’Hokkaido. L’information a été rappelée par Air France le 28 juillet dernier après l’affolement de la presse américaine. Un missile intercontinental nord-coréen était passé à 100 kilomètres du vol
Air France AF 293 qui reliait Tokyo à Paris.