Ils sont plus de 48 000 Calédoniens à demeurer en marge de la vaccination anti-Covid. En dehors des raisons médicales et des contre-indications, le refus vaccinal est un choix motivé, pour Aurélie par exemple, par les spécificités du virus et de sa mortalité.
"Pourquoi on n'entend pas mon choix ?"
"Au risque de choquer certains, je considère que ce n'est pas une maladie qui est mortelle", avance-t-elle. Au 18 janvier, la Calédonie recensait 14 157 cas confirmés et 282 décès. "Quand on regarde les chiffres", estime Aurélie, "je n’ai pas l’impression que ce soit une maladie aussi dangereuse qu’on veut bien le dire. Contagieuse, certes, mais pas assez pour qu'on vaccine."
Son point de vue plus en longueur :
Témoignage d'une non-vaccinée
"Je respecte le choix des personnes qui se font vacciner, ajoute-t-elle, qui font ce choix-là pour se protéger ou peut-être protéger les autres ou par solidarité. Pourquoi on n'entend pas le mien, de ne pas me faire vacciner ?"
Il y a une espèce de folie, autour de la vaccination et de l'obligation aujourd'hui à se faire vacciner, que je ne comprend pas.
Une Calédonienne non vaccinée
Un ensemble de raisons
Autre voix, celle d’un membre du milieu médical, pas vacciné non plus. Parmi les raisons qu’il invoque : sa bonne santé, un rapport bénéfice-risque qui pour lui n’est pas prouvé et de potentiels effets secondaires. Mais aussi un argument qu’il associe à l’éthique médicale. "Ce n'est pas que je ne suis pas convaincu par l'efficacité du vaccin dans certains cas", précise le professionnel de santé. "Ce que je ne comprend pas, c'est la politique de ne pas traiter les gens et de ne faire que de la vaccination."
C'est une question éthique parce que je ne pense pas qu'on fasse de la médecine en ne faisant que vacciner.
Un personnel de santé non vacciné
Des conséquences au quotidien
Depuis la mise en place du pass sanitaire, le choix de ne pas recevoir le vaccin anti-Covid a un impact sur le quotidien. Chacun l’assume et le vit à sa manière. "J'ai des loisirs artistiques auxquels je ne peux plus aller, ou alors il faut que je fasse un test pour y aller", relate Aurélie. "Quelquefois, je ne l'ai pas fait, j'ai refusé d'y aller. La contrainte, aussi, c'est que je ne peux pas voyager." En revanche, assure notre membre du milieu médical, "A part le fait de faire des tests pour ma vie sociale, le reste, ça ne change rien."
Obligation contre convictions
L’obligation vaccinale a été déployée en Calédonie. Les sanctions, elles, devraient intervenir à compter du 28 février - pour les personnes à risque et certaines professions. Mais ce n’est pas l’argument qui ferait changer d’avis ces deux témoins. Les convictions sont fortes. En dépit de cette obligation, il sera compliqué, pour le gouvernement, d’aller chercher les plus réticents des non-vaccinés.
Reportage sur les réticents à la vaccination anti-Covid