Toujours difficile de s'approvisionner en essence en Nouvelle-Calédonie, depuis jeudi dernier. Alors que le mouvement du collectif Agissons solidaire se poursuit avec le blocage des dépôts de carburant, faire le plein est désormais presque impossible, pour les véhicules non prioritaires. Un scénario inquiétant pour la population, qui peine à anticiper ses trajets quotidiens.
"Ça va être compliqué"
Camille est orthophoniste. Elle n'a pas pu faire le plein ce week-end et sait déjà que son activité sera pénalisée. "J’habite à Nouméa et je travaille sur Dumbéa. Ça va être compliqué, parce que j’ai de l’essence pour encore trois à quatre jours. Après, c’est fini", relate la professionnelle.
Quelques mètres plus loin, au marché de Nouméa, Édouard expose ses produits artisanaux. Impossible pour lui de se passer de son véhicule, pour réaliser et vendre ses confections. "En général, je vais chercher la matière première sur Ducos. Et je reviens à Nouméa le week-end. Si le blocage persiste, ça va m’impacter dans mes déplacements", révèle l’artisan.
Côté enseigne, les conséquences des difficultés d'approvisionnement ne se sont pas faites attendre. Dans une boulangerie-pâtisserie de Nouméa, les clients ont déjà réduit leurs déplacements. "En principe, à 11 heures, il y a la queue jusqu’à l’extérieur. Là, c’est plutôt vide. Il y a un impact sur les boulangeries et la restauration. À voir si ça continue encore longtemps", explique Pierre-Alexandre Brotons, qui travaille dans la boulangerie.
16 stations-service réquisitionnées
Pour l'heure, seuls les véhicules prioritaires peuvent être approvisionnés dans les 16 stations-service réquisitionnées sur le territoire. Didier Baudouin est médecin. Il a pu faire le plein. "Grâce à cette station réquisitionnée, je vais pouvoir faire le plein et travailler à peu près normalement. Une partie du temps sur Nouville et une autre sur La Foa. Je vais pouvoir faire mon travail normalement", assure le professionnel de santé.
En attendant que la situation évolue, les automobilistes s'adaptent. Des propositions de covoiturage sont partagées sur les réseaux sociaux. Une autre option est envisagée : le vélo, pour les plus courageux.