C’est en tant que sénateur que Pierre Frogier a abordé le sujet jeudi, lors des questions au gouvernement : face à la situation «absurde» de la Nouvelle-Calédonie à l'issue des provinciales, il a plaidé pour la tenue d'un nouveau référendum d'autodétermination «le plus tôt possible».
Et de rappeler que les indépendantistes ont remporté la présidence du Congrès, le 24 mai, grâce à l'appoint des voix de l’Eveil océanien - jusqu'alors plutôt classé dans le camp loyaliste. «Par un jeu d'alliance, c'est un indépendantiste qui a été élu à la tête du Congrès», a énoncé Pierre Frogier. «Et dans quelques jours, il n'est pas impossible que le même scénario se renouvelle par l'élection d'un indépendantiste comme président du gouvernement», a-t-il prédit, en évoquant la très attendue séance du jeudi 13 juin.
«Incompréhensible, voire intolérable»
«Pour la majorité des Calédoniens, cette situation est incompréhensible, voire intolérable», a déclaré le sénateur LR. «Cette majorité a le sentiment que les résultats du référendum et des élections du 12 mai lui ont été confisquées» et «qu'on l'emmène subrepticement là où elle ne veut pas aller». Pour «clarifier cette situation et avant qu'elle ne dégénère», les élus du groupe Avenir en confiance au Congrès «demanderont l'organisation le plus tôt possible du second référendum prévu par l'accord de Nouméa».
Et d'interpeller le Premier ministre : «Etes-vous prêt à nous accompagner en organisant le plus tôt possible ce deuxième référendum ?» L'accord de Nouméa «prévoit effectivement qu'un tiers des membres du Congrès peut solliciter l'organisation d'un deuxième référendum», a répondu la ministre des Outre-mer, Annick Girardin, en l'absence d'Edouard Philippe. «Il faut que cette démarche soit faite et bien entendu, comme le veut l'accord, nous organiserons ce référendum.»