Plan Do Kamo: l'enjeu de la «longue maladie»

Elle représente à la fois une réalité sociale évidente et la bête noire de la Cafat: la «longue maladie» concerne 49 000 personnes en Nouvelle-Calédonie et l’an dernier, elle a coûté près de 36 milliards. Comment le plan Do Kamo aborde-t-il ce coûteux et épineux dossier?
En Calédonie, 49 000 personnes se trouvent en longue maladie. Un chiffre en constante augmentation ces quinze dernières années, qui place le Caillou à un niveau tristement exceptionnel. «Si on se compare aux standards des pays de l’OCDE, on est hors norme dans tous les cas, souligne le docteur Phillippe Rouvreau, chirurgien orthopédiste. C’est-à-dire que nous somme les recordmans du monde de ces pathologies. Nous avons trop d’obésité, trop de diabétiques, trop d’hypertendus et cela coûte une fortune parce qu’on doit prendre en charge ces gens dès qu’on les diagnostique et généralement, la prise en charge va jusqu’à la fin de leur vie.»

Coût en hausse

Le coût pour la Cafat est estimé à 36 milliards de francs, avec une augmentation de 3,5% depuis 2016. L’organisme prend en charge une liste de trente longues maladies définie selon des critères médicaux. Outre celles déjà citées, les plus fréquentes sont le cancer et les maladies cardiaques. Mais comment expliquer cette hausse des dépenses ?

Un guide pratique destiné aux patients en longue maladie.

Raisons

«Il y a des traitements qui coûtent de plus en plus cher, dans divers domaines et en particulier en cancérologie, répond Anne-Marie Mestre, médecin coordinateur du contrôle médical à la Cafat. Il y a une augmentation, également, du nombre de patients pris en charge, l’évolution technique, l’augmentation du coût de certains produits et il n’est pas possible d’envisager de priver les Calédoniens de l’accès aux progrès de la santé. Mais ces progrès ont aussi un coût. D’où l’importance d’une très grande rigueur dans la gestion de ce qui doit être fait.»

«Prévention» et «responsabilisation»

Le gouvernement mise sur le plan Do Kamo pour remettre à flot le système de santé et sur les dépenses des longues maladies, il compte sur la mise en place de la prévention et de la responsabilisation des malades, via un ticket modérateur.

Le ticket modérateur envisagé dans le plan Do Kamo.

«Faire participer» aux consultations

«Il s’agit de faire participer les longues maladies au financement de leurs soins», décrit Claude Gambey, chef de l’équipe de projet dans le cadre du plan Do Kamo. Un ticket modérateur qui s’appliquerait, non pas sur les hospitalisations, mais sur les consultations. «Cette délibération, si elle devait être appliquée, apporterait une économie pour le Ruamm de l’ordre de 65 millions.»

76 600 cas

Les cas de longue maladie sont au nombre de 76 600, car une personne peut développer plusieurs pathologies. Sachant qu’un patient en longue maladie n’est pas forcément invalide, et que certains continuent de travailler. Quant au plan Do Kamo, il sera examiné par le Congrès le lundi 28 mai.