Jusqu'au bout de la nuit. Après des négociations débutées à 20h, c'est au petit matin, ce mercredi 11 décembre, vers 5h, que la FRAAP, la Fédération des agents de l’administration de Polynésie française, et le Pays sont tombés d'accord pour la signature d'un protocole de fin de conflit.
Interrogé en direct sur l'antenne de Polynésie la première radio, Gérard Barff, délégué syndical de la FRAAP, a indiqué que pour sortir de ce mouvement de grève, débuté le vendredi 6 décembre, il a fallu " faire le pas ". Depuis plusieurs jours, le dialogue était devenu difficile entre le syndicat et le gouvernement. Sur les 18 points de revendications, les discussions achoppaient sur revaloriasation du point d'indice salarial. Le syndicat réclamait une augmentation de plus de 40% mais restait ouvert à la négociation. Cette hausse de 1 060 à 1 500 francs représenterait 11 milliards de francs selon le président Moetai Brotherson, une mesure à laquelle il s'est donc opposé. Et c'est finalement aux mois de mars-avril, après la clôture des comptes administratifs, et en présence des autres syndicats, que ce point sera examiné.
" Chacun a compris qu'il faut peut-être mettre un peu de côté son égo "
Gérard Barff, délégué syndical de la FRAAP
Accusée d'avoir " baissé le pantalon " la FRAPP indique qu'elle a obtenu une avancée pour les agents appartenant à la catégorie D, près de 1 200 fonctionnaires selon les chiffres du syndicat. La négociation de leur grille salariale a permis d'après Gérard Barff, une augmentation de " 20 000 francs ".
Du côté du Pays, c'est le soulagement pour le président, Moetai Brotherson qui refuse de faire du triomphalisme, estimant qu'une " bonne négociation, ce n'est pas une négociation où l'un écrase l'autre ".
" Une bonne négociation, ce n'est pas une négociation où l'un écrase l'autre "
Moetai Brotherson
Par ailleurs, Moetai Brotherson a lancé un appel au calme. Il a fait état de débordements, notamment aux Marquises, où des passagers ont fait du forcing pour monter dans des avions.
La FRAAP étant majoritaire chez les pompiers des aédromes, c'est dans ce secteur que les conséquences de la grève ont été les plus significatives. Depuis vendredi, Air Tahiti déplore des milliers de passagers bloqués et des centaines de vols annulés. Parmi ces 4 200 passagers non-transportés par la compagnie aérienne, 1 800 élèves internes qui doivent rentrer dans leurs iles.
Il faudra attendre plusieurs jours avant que l'activité des compagnies aériennes locales reprenne son cours normal.