Des souvenirs de ces années de photographe, Thierry Perron en a des milliers dans ses albums un peu jaunis, mais pleins de charme, qu’il conserve précieusement chez lui. Des articles de presse soigneusement découpés, datés, en couleur comme en noir et blanc.
"En 1987, nous sommes six photographes, dont une laborantine, raconte-t-il. À cette époque-là, nous travaillions en noir et blanc, donc il fallait développer le film en noir et blanc de la journée. Il faut se souvenir que rien que pour faire sécher un film, il fallait quand même attendre 30 minutes. Quand il y avait un sujet à 17h ou 19h, on partait du journal à près de 21 h."
"Jongler avec deux boîtiers"
À la fin des années 80, "nous étions encore en noir et blanc, poursuit-il. Au début des années 90, on a eu l’arrivée de la quadri avec une photo de une en couleur, ce qu’on appelle aussi la centrale du journal. Il fallait jongler avec deux boîtiers : l’un en noir et blanc et l’autre en couleur. Au début, c’était des diapos."
Parmi ses souvenirs, celui de Marie-José Pérec. "À l’époque, elle ne souhaitait pas de photo à Tontouta, donc on avait fait une partie de cache-cache sur le tarmac et dans l’aéroport."
À 62 ans, Thierry Perron doit beaucoup à son père. Grand reporter, puis rédacteur en chef aux Nouvelles calédoniennes, il débarque de Nantes sur le Caillou en 1987. Des personnalités, des rencontres sportives, des visites présidentielles et ministérielles jusqu’aux Évènements à Ouvéa à la fin des années 1980… Le photographe se souvient de tout, comme si c’était hier.
Accord de Nouméa, le retour du crâne d'Ataï, Jeux du Pacifique
"J’ai commencé ma carrière sur les chapeaux de roues, puisque j’ai assisté à la première prise d’otages au monde dans un palais de justice à Nantes avec l’affaire Courtois", se souvient-il. Il a connu bien des moments forts avec "la mise en scène au haussariat avec la signature de l’Accord de Nouméa, le retour du crâne d’Ataï et tous les rendez-vous sportifs comme les Jeux du Pacifique. Tous les Calédoniens sont sous un même drapeau, celui du Cagou, et ça devient une même famille avec une ambiance extraordinaire à chaque fois."
Thierry Perron prend sa retraite et a pris soin de ranger soigneusement sa collection de 300 appareils photos. Il se concentre désormais sur deux projets : la numérisation des archives du quotidien et la création de la banque d’images calédoniennes, pour garder à jamais des clichés, patrimoine de l’histoire calédonienne.