Pourquoi ce coup de chaud sur le prix des légumes ?

«Les légumes les plus impactés restent les salades, les choux, et les tomates», selon le dernier indice mensuel de l'Isee.

Chaque année, la météo fait la pluie et le beau temps sur les étals des primeurs. Cette saison chaude n’échappe pas à la règle, surtout avec les pluies qui tombent depuis des semaines sur la Nouvelle-Calédonie : la filière légumes a connu une flambée des prix.

Croisé samedi, au marché de Ducos : ici, un kilo de salade verte à 1 200 francs; là, presque 800 francs un kilo de tomates... Ces derniers mois, le prix des légumes a pris un sérieux coup de chaud. Presque 13 % d’augmentation en novembre, et près de 15 % en décembre, comme le montre l'indice mensuel publié par l'Isee

Facture salée 

Pour les consommateurs, la facture est un peu salée… «C'est trop cher. Il vaut mieux prendre les légumes congelés», lance une cliente devant un étal. Cet autre s'est organisé : «On commence à avoir nos petits points de repères, explique-t-il, comme le marché de Ducos et quelques producteurs locaux, je me fais livrer mes paniers à mon travail...» L’équation est bête comme chou : ce qui est rare, est cher.

Le reportage de Coralie Cochin et Nicolas Fasquel :
 

 

Parole de maraîchère

Or, la saison estivale est souvent peu favorable aux agriculteurs. «Quand il fait trop chaud, ce n'est pas évident de les arroser, de les tenir en forme. Et quand il pleut de trop, les légumes pourrissent dans le champ. Alors les prix sont obligés de monter», résume Anna Kataoui, maraîchère. «Chaque été, c'est la même chose.»

Les prix fluctuent moins en Polynésie

En Calédonie, les prix de la filière fluctuent en fonction des saisons. Trois fois plus qu’en Polynésie, malgré des contraintes assez proches. L’Autorité de la concurrence aurait bien un remède : supprimer les quotas à l’importation et instaurer des droits de douane, mais uniquement sur des produits spécifiques.

Foi de colporteuse

«Ah non, il ne faut surtout pas faire ça», rétorque Evelyne Bouffaré, colporteuse. «Il faut ouvrir certains quotas quand il n'y a pas localement. Mais après, il faut fermer, et surtout contrôler. Nous, on vit à 80 % du local. Non, ça ne permettrait pas de baisser les prix plus que ça. Quand il y a du local en quantité, les carottes, je ne les touche pas plus cher.»

Pas au menu tous les jours

Pas de recette miracle pour faire baisser les prix. Reste qu'en dix ans, ils ont considérablement augmenté : + 16 % pour les légumes et quasiment 22 % pour les fruits, d'après l’Institut de la statistique et des études économiques (allez voir ici, et cliquez sur «les indices des prix par année»). Or, cette cherté de la vie a un coût... sur notre santé. En Calédonie, quatre adultes sur dix ne mangent pas de fruits et légumes tous les jours. Contre deux sur dix en Polynésie.