Présidence du Congrès : Roch Wamytan élu à la majorité absolue pour un nouveau mandat

Juste après sa réélection, Roch Wamytan prononce un discours devant le Congrès.
Le Congrès de la Nouvelle-Calédonie finit sa législature 2019-2024, a priori la dernière de l’Accord de Nouméa. Et ce sera Roch Wamytan qui présidera cette institution majeure durant un an encore. Avec 29 voix contre 25, l’élu du groupe UC-FLNKS et Nationalistes a été réélu sans difficulté ce mercredi 30 août, dès le premier tour, à la majorité absolue, face à la conseillère Loyalistes Naïa Wateou.

Il n’y a (presque) pas eu de surprise. Roch Wamytan reste au “perchoir” du boulevard Vauban. L’indépendantiste de 72 ans a obtenu la majorité absolue auprès des conseillers de la Nouvelle-Calédonie, ce mercredi matin, à Nouméa. L’élu UC-FLNKS et Nationalistes a fait le plein des voix qui lui étaient promises, voire davantage : 29 sur 54 (dont huit procurations). Le nombre requis pour retrouver son fauteuil dès le premier tour était 28. Un poste qu’il obtient pour la huitième fois.

Le résumé de Bernard Lassauce

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Sa première désignation à la présidence du Congrès datait de 2011, portrait par Thérèse Waïa.

Soutien de l'Eveil océanien

Roch Wamytan a été porté par le vote indépendantiste, avec l’ajout nécessaire pour faire basculer le contexte en sa faveur : les deux voix des membres du Congrès Eveil océanien. Reste ce vingt-neuvième soutien qui était moins attendu. La candidate soutenue par l’ensemble des non indépendantistes, Naïa Wateou a eu 25 suffrages alors qu'on pouvait en attendre 26 avec les conseillers Loyalistes, le Rassemblement et Calédonie ensemble. On apprenait en effet, mardi, le rattachement de Maria Isabella Saliga-Lutovika à l'intergroupe Loyalistes. Sauf que, comme le relate Gil Brial interrogé ce mercredi par NC la 1ère, "elle a signé pour être dans le groupe en début de journée hier et elle a démissionné très tard dans la soirée".

Une analyse sur le vote de l'Èveil océanien par Thérèse Waïa.

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Un discours tourné vers l'avenir

Pour revenir à l'heureux élu, il a choisi d'"emprunter les propos de Jean-Louis Debré" lors de son élection à un autre "perchoir", celui de l'Assemblée nationale le 25 juin 2022. “Je dirai que quelle soit nos préférences politiques, nos idéaux et nos choix partisans, nous détenons ensemble, nous les 54 élus, une part de la souveraineté interne de notre terre bien-aimée. Et en conséquence, à la place qui est la mienne, je m’efforcerai comme j’ai tenté de le faire depuis quatre ans, d’exercer une présidence impartiale”, a lancé Roch Wamytan. 

"Trois défis majeurs"

Il a évoqué une "nouvelle mandature placée sous le signe du palabre, dont les conclusions mèneront notre pays vers son avenir institutionnel". Et prévenu : "Les prochaines semaines s’annoncent denses et difficiles. Les discussions seront âpres car nous sommes toutes et tous animés par la défense d’une vision, de valeurs et d’idées au nom de l’intérêt supérieur de la Nouvelle-Calédonie et de ses habitants. Le Congrès, institution centrale dans l’organisation institutionnelle et politique du pays, garde un rôle majeur dans ce contexte." Invoquant le "sens des responsabilités", le président réélu à appeler les conseillers "à relever trois défis majeurs" : la paix, la liberté et la solidarité.

Notre assemblée est dépositaire de la responsabilité fondamentale de maintenir, quelles que soient nos divergences, cette paix qui est pour tous les calédoniens, le bien le plus précieux.

Roch Wamytan, discours du 30 août 2023 au Congrès

Ecoutez le discours

Rapport des experts 

"C'est le rôle d'un président, lorsqu'il est élu, de faire un bilan et à partir de là, se projeter", a-t-il décrypté au micro de Dave Waheo-Hnasson et Claude Lindor. "J'ai tenté de dire les éléments clé, en tout cas quelques recommandations, du rapport à l'état brut remis par nos experts le 25 août dernier. Suivre dans les semaines qui viennent leur rapport final. Ces recommandations, c'est pour améliorer fonctionnement et l'organisation pour faire en sorte que le Congrès devienne vraiment, bien sûr la maison du peuple, mais aussi le cœur-même de la démocratie calédonienne."

Parmi ces "précieux enseignements", distillés dans le discours : "Son autonomie, qu’elle soit fonctionnelle ou budgétaire, pourrait être accrue (…) La création d’un véritable statut de parlementaire devrait être envisagée (…) L’exclusivité du mandat de l’élu du Congrès, ou encore son élection au suffrage universel direct, permettrait de conférer une autorité politique plus forte aux élus de l’assemblée (…) Enfin, en vue d’accroître la visibilité et l’attractivité du Congrès comme 'maison du peuple', nous pourrions instaurer une forme de démocratie participative qu’il faudrait imaginer."

Enfin, les dossiers prioritaires à ses yeux ? Ruamm et système de santé, sauvegarde des enseignements privés, réforme fiscale.

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Caroline Machoro-Reignier et Milakulo Tukumuli restent en poste

Après suspension de séance, les votes ont continué à s'enchaîner. Caroline Machoro-Reignier a retrouvé la première vice-présidence. Les suivantes reviennent à :

  • Virginie Ruffenach
  • Jean Creugnet
  • Naïa Wateou
  • Sylvain Pabouty
  • Ithupane Tieoue
  • Muriel Malfar-Pauga
  • et Annie Qaeze.

Autre séquence importante de cette journée, l'élection à la présidence de la commission permanente. Après vote de ses membres à l'unanimité, elle reste à Milakulo Tukumuli.