La présidente des Îles Marshall échappe à une motion de censure et accuse Pékin

Hilda Heine, la chef d'Etat des Marshall depuis janvier 2016, a failli être renversée par une motion de censure. Une manœuvre orchestrée, selon elle, par des intérêts que la Chine soutient. 
La motion pour renverser la première présidente élue des Marshall a totalement divisé, ce lundi, le parlement du petit état micronésien. Dans ce pays qui comptait environ 70 000 habitants au recensement de 2014, le texte a recueilli seize voix contre et seize voix pour. Soit une de moins que les dix-sept requises pour faire adopter le texte.
 

Accusée d'avoir terni la réputation du pays

Hilda Heine, élue en janvier 2016, a âprement défendu son bilan. Elle a en particulier rejeté les accusations de l'opposition selon lesquelles elle a terni la réputation internationale de son petit pays. Dans les jours précédant le vote, la dirigeante a qualifié «d’écran de fumée» les raisons avancées pour vouloir la renverser.
 
 

Projet de paradis fiscal

D'après elle, le texte était motivé par le refus du gouvernement de soutenir la création d'un paradis fiscal, géré de manière indépendante, sur un atoll des Marshall. Le projet de «Rasar», comme «région administrative spéciale de l'atoll Rongelap», est le bébé de Cary Yan, un homme d'affaires chinois et ressortissant des Iles Marshall. Ce projet, qu'il a présenté récemment à Hong Kong, prévoit la création d'un territoire autonome et totalement exempté d'impôts, afin d'y attirer des entreprises high-tech.
 

Craintes

Mais selon le gouvernement de Hilda Heine, c'est la porte ouverte au blanchiment d'argent et aux escroqueries portant sur les passeports. La semaine dernière, la présidente des Marshall a estimé que Rasar pourrait être le cheval de Troie d'une Chine désireuse de s'emparer d'une partie de l'archipel. La motion de censure «est une tentative de certains intérêts étrangers pour contrôler nos atolls et en faire un pays au sein de notre pays», a-t-elle déclaré à Radio New Zealand
 

Souveraineté

Pékin a investi des milliards de dollars pour courtiser les minuscules nations du Pacifique. «Nous devons être prudents connaissant la situation géopolitique de la région Pacifique, a déclaré Hilda Heine. Le gouvernement doit mener ses propres recherches et assurer la sécurité de la souveraineté du pays.»