Des peines de deux ans à quatre ans de prison après les violences à Ouvéa

Au tribunal de Nouméa, vendredi 20 septembre
Le jeune homme qui a blessé à la tête une adjudante de la gendarmerie lundi, à Ouvéa, a été condamné ce vendredi à quatre ans de détention, dont trois ans ferme. Les cinq autres habitants jugés dans cette affaire écopent tous d'une peine de prison.
[MISE A JOUR AVEC COMPTE-RENDUS]

Salle comble, ce vendredi matin, au tribunal correctionnel de Nouméa, pour le procès de six jeunes hommes originaires d’Ouvéa. Agés de 20 à 27 ans, ils ont commis des violences sur les gendarmes et incendié leur véhicule de service, lundi après-midi, sur la route de Banutr. Jugés en comparution immédiate, ils ont été condamnés à des peines de vingt-quatre mois à quatre années d’emprisonnement.
 

Pierre et poing

Le jeune qui a frappé l’adjudante à la tête avec une pierre est reparti au Camp-Est pour trois ans, et une épée de Damoclès de douze mois reste suspendue au-dessus de sa tête. Egalement dans la case prison à l’issue du procès, l’auteur du coup de poing contre un gendarme, avec un sursis de six mois et une mise à l’épreuve. Les quatre autres écopent d’un an de détention plus un an avec sursis. Le tribunal a mis moins d’une demi-heure pour rendre son délibéré.
 
Les gendarmes pris pour cibles étaient présents au tribunal.
 

Parties civiles : un jugement «juste»

Maître Nathalie Lepape, avocate des parties civiles, réagit au jugement : «La réaction, c'est de toujours déplorer qu'il y ait des gendarmes qui soient frappés de manière gratuite. Si violemment, avec des conséquences graves. On ne se réjouit jamais de voir des personnes aller en prison, mais nous actons de la décision du tribunal. En tout cas, pour ma part, je trouve que le [jugement] est juste au regard de la gravité des faits, des circonstances de la commission des actes de violence.»
 

Des questions sans réponse

Deux questions sont restées en suspens. Qu’est ce qui a provoqué un tel déferlement de violence, alors que les gendarmes voulaient juste comprendre pourquoi un barrage était installé sur la route ? Comment les victimes auraient-elles pu s’en sortir si des collègues, de repos, n’étaient pas passés par là ? Pour expliquer leurs actes, les jeunes ont eu une réponse : «l’alcool».  
 

Défense : «tristesse, alcool et colère»

«Tristesse, alcool et colère», a précisé dans sa plaidoirie la représentante de la défense, Alexe-Sandra Vu. Car le fameux barrage était en lien avec le meurtre d’un jeune de la tribu, trois semaines plus tôt. A l’annonce de la décision de justice, l'avocate n’a pas souhaité s’exprimer à notre micro.

Egalement le compte-rendu de Sheïma Riahi et Nicolas Fasquel :
©nouvellecaledonie