La desserte des îles Loyauté devrait être confiée à la CMI, la Compagnie maritime des Îles, qui s’occupe actuellement de transporter des marchandises par la mer. Un projet qui se confirme, car "le contrat a été signé" a commenté Thomas Quiros, le directeur de la CMI, ce mardi 23 janvier.
Après vingt mois de construction près de Singapour, l'arrivée du Havannah 2 en Calédonie est prévue pour novembre 2025 avec une mise en service quelques jours après. 250 passagers pourront monter à son bord.
- Une liaison mensuelle sur le Vanuatu
Le Havannah 2 desservira Maré, Lifou, Ouvéa et l’île des Pins. La grande nouveauté de ce projet sera sa liaison sur le Vanuatu, une fois par mois. Son prédécesseur, le Havannah qui était en service de 2002 à 2012, assurait déjà ce transport vers l'archipel voisin. "Ça permettra d’élargir notre économie vers nos voisins proches, en quittant les îles Loyauté, au départ de Lifou, qui est un port international, on pourra y faire les formalités, puis passer par Ouvéa et décrocher vers le Vanuatu où on touchera uniquement Port Vila, qui deviendra un hub", précise Thomas Quiros.
- Quelles installations ?
Le Havannah 2 naviguera à une vitesse de 12 nœuds. Les rotations se feront de nuit avec environ une île touchée par jour. À l’intérieur, il n’est pas prévu de cabines, mais des "fauteuils confortables et inclinables qui permettront de se reposer" ainsi que "beaucoup d’espaces dans le navire et des endroits pour se restaurer". Un ascenseur permettra aux personnes à mobilité réduite d’accéder aux différents espaces ainsi qu’à l’infirmerie.
Concernant le fret, le navire disposera d’une rampe arrière pour charger tout type de marchandises: conteneurs de 10 ou 20 pieds, secs ou réfrigérés, du vrac, des matériaux, des camions-citernes, des camions et des voitures… Il disposera également d’une capacité de 600 000 litres de carburant "qui pourront être distribués dans les îles", indique Thomas Quiros. Selon lui, ce navire serait plus "vert", " au-delà des normes environnementales en Nouvelle-Calédonie". Et le carénage pourrait être possible sur le Caillou.
- Où se trouvera la zone d’embarquement ?
Le navire sera positionné devant les actuels locaux de la CMI, à Nouville, près de la Station N. Une zone dédiée aux passagers sera créée. Le prix du billet n’est pas encore fixé mais, selon le directeur, il ne sera pas supérieur à celui pratiqué actuellement.
- Un navire à grande vitesse pour desservir l’île des Pins
Depuis quelques semaines, la CMI étudie également le projet de la construction d’un navire à grande vitesse avec une capacité de 350 passagers pour desservir l’île des Pins. "En plus du Havannah 2, nous travaillons depuis quelques semaines sur un projet de NGV monocoque qui desservirait principalement l’île des Pins en période de vacances scolaires et de grands évènements comme les mariages", confirme Thomas Quiros. L’actuel navire de la CMI, l’Isan, restera en service pendant six à douze mois. "Le Havannah 2 est construit pour remplacer l’Isan et assurer la pérennité de notre compagnie", martèle Thomas Quiros.
- Et la Sodil ?
La Société de développement des îles Loyauté (Sodil), pourrait, selon la CMI, "potentiellement rentrer à 27 % dans le capital" de la New Shipping Company, l’entreprise choisie pour la desserte et qui possédera l’actuelle CMI.
Une lettre écrite par sept élus de la province des îles conteste la décision du président Jacques Lalié, le 22 janvier. Ils affirment que "ni l'assemblée de province, ni le CA Sodil ont donné leurs accords sur la privatisation de la desserte maritime dans les conditions de ce partenariat avec la CMI."
A savoir que les éventuelles aides de la province seront contrôlées par l’Autorité de la concurrence, qui a déjà fait signer plusieurs engagements aux parties prenantes.
- Combien d’emplois ?
Au total ce sont une cinquantaine de postes de marins qui seraient pourvus, si le NGV est mis en service, en incluant l’équipage actuel du navire de la CMI.
Jacques Lalié a promis, dimanche sur NC La 1ère aux salariés du Betico des discussions sur un éventuel reclassement sur le nouveau bateau et de les tenir régulièrement informés. "Ce n'est pas privatiser totalement puisque, de toute façon, la province aura toujours ses parts et donc il y aura toujours la possibilité de discuter avec les promoteurs", avait indiqué Jacques Lalié.
"Nous sommes dans notre projet", indique de son côté le directeur de la CMI qui insiste sur le fait que son vœu n’est pas de remplacer le Betico.