Jacques Lalié, président de la province des Iles : "Il faut que la province arrête de payer pour des compétences qui ne sont pas les siennes"

Jacques Lalie, invité politique du JT ©nouvellecaledonie
Le président de la province des Iles Loyauté était l'invité politique du journal télévisé ce dimanche 21 janvier. Il est revenu sur la situation financière de la collectivité, les projets en cours et les problèmes de liaisons aériennes et maritimes.

Après l'annonce de l'arrivée d'un nouveau bateau pour la desserte maritime, en partenariat avec le privé, Jacques Lalié a d'abord tenu à justifier ce choix. Invité du journal télévisé dimanche 21 janvier, il a expliqué à Erik Dufour être dans la droite ligne de son mot d'ordre pendant la campagne des élections provinciales en 2019, "ambitionnons un monde nouveau". Cela signifie notamment oser de nouveaux modèles économiques. "Il était important pour nous de nous inscrire dans une démarche qui nous permet de nous libérer un peu de tout ce qui sous perfusion permanente de la Province depuis des années et des années et qui nous coûtent très très cher." Et le président de la province des Iles Loyauté (PIL) de rappeller que "les transports maritimes Nouméa - Iles, c’est de la compétence de la Nouvelle-Calédonie mais si on avait attendu après le gouvernement, on serait encore dans l’incertitude." 

Rassurer les salariés de la Sudîles

Quant aux inquiétudes des 57 salariés qui travaillent sur le Betico, Jacques Lalié l'assure, "ce n'est pas dans mon ADN de vouloir que des gens soient licenciés". Il promet ainsi des discussions sur un éventuel reclassement sur le nouveau bateau et de les informer quand il en saura plus. D'ailleurs, même si la desserte maritime se fait grâce à un partenariat avec le privé, Jacques Lalié n'entend pas tout lâcher. "Ce n'est pas privatiser totalement puisque de toute façon, la Province aura toujours ses parts et donc il y aura toujours la possibilité de discuter avec les promoteurs." 

Une réunion pour Tiga

Alors qu'une barge de 200 tonnes ravitaillera Tiga ce mercredi, Jacques Lalié a rappelé que la desserte de l'ile dépend de sa commune de tutelle, Lifou. Et d'en profiter pour rejeter la responsabilité de la situation actuelle sur les précédentes mandatures. "Jusqu’à maintenant c’est la province qui gérait puisqu’il y a eu un président et maire en même temps qui a fait que la problématique ne s’est pas posée." Mais quid de l'avenir du Ieneic qui n'a assuré aucune liaison depuis plus d'un an ? Le président de la Province des Iles, l'a confirmé en creux, le bateau ne sera pas remplacé. "Le bateau n’a pas été bien entretenu, on ne peut pas continuer. Si on le répare, ça coûtera 37 millions. On n'a pas les moyens." Pour autant, Jacques Lalié se veut attentif aux besoins des habitants de Tokanod. "On est déjà en négociation avec des privés et les services des affaires maritimes pour voir comment on peut emmener du matériel et surtout des médicaments là-bas." Par ailleurs une réunion doit avoir lieu au mois de mars pour parler du développement économique de Tiga. 

Aéroport international de Lifou, les discussions se poursuivent

C'est une promesse de campagne de Jacques Lalié, faire de Lifou l'autre porte d'entrée de la Calédonie après Tontouta. D'après lui, les discussions à ce sujet se poursuivent avec l'Etat. "Le Haut-commissaire a téléphoné au directeur de l’aviation civile qui a donné un accord de principe pour travailler à ce que Wanaham soit classé comme aéroport international. Cela impliquerait que l’Etat amène tout ce qui est services comme la douane, tout ça.." Pour ce qui est des délais, Jacques Lalié se veut optimiste. "J’espère que ce sera avant la fin de la mandature. Certes, on est un peu en retard sur le chantier pour le fret mais pour le classement, tout repose maintenant sur les services de l’Etat."

Hôtel Wadra bay, la marche à blanc fin janvier

C'est une nouvelle étape pour l'InterContinental qui a été confirmée sur le plateau du journal télévisé, après la présentation aux coutumier en décembre dernier. "On va faire une réunion la semaine prochaine pour voir comment on peut mettre en place cette marche à blanc. Elle aurait dû être gratuite mais peut être qu’il y aura finalement une participation demandée à ceux qui vont venir." De quoi limiter les difficultés financières du projet. "On a des problèmes, notamment avec la défiscalisation. La construction de l'hôtel a pris plus de 5 ans, donc on a pas pu avoir de prêt relai. Donc là je reviens voir les banques pour qu’ensemble on essaye de résoudre les problèmes. Je pense d’ailleurs à la période où il y avait la crise sanitaire, où l’Etat avait demandé aux banques d’être un peu plus aidantes et de soutenir l’économie." 

Un budget en baisse

Certes, la province des Iles connait des difficultés financières, mais ce n'est pas la seule. "Toutes les structures et les institutions de la Nouvelle-Calédonie sont en difficulté, temporise Jacques Lalié. Quand je regarde toutes les situations, nous ne sommes pas les plus mauvais de la classe." La situation de la PIL devrait même s'améliorer à en croire son président, puisqu'au "dernier vote, on a voté moins 2 milliards en gros par rapport au budget habituel". Jacques Lalié en a profité pour en remettre une couche sur les compétences exercées indûement par la province. "On parlait du transport maritime mais on parle aussi de l’aide médicale. Lors de notre dernier GTPE, on nous a promis qu'au prochain trimestre, on va pouvoir partager. C’est quand même 3 milliards de prise en charge, sans compter le fonctionnement. Si on fait 50 / 50, on aura 1,5 milliards en plus de trésorerie."

Des subventions pour les billets d'avion

Dans ce contexte économique contraint, les internautes se sont inquiétés : la province va-t-elle continuer à subventionner les billets d'avion ? Pour le moment oui mais les choses pourraient être amenées à changer. Jacques Lalié envisage ainsi de ne plus autoriser le cumul des différents dispositifs d'aides pour les billets d'avion. Le président de la PIL veut aussi revoir l'organisation générale."J’ai demandé à ce que ce ne soit plus Aircal qui gère les dispositifs de continuité pays parce que finalement la compagnie ne travaille que pour elle au lieu de travailler aussi pour Air Loyauté ou pour les autres outils de transport, notamment le bateau."