A partir du 1er mars, posséder un permis sera obligatoire pour chasser à Ouvéa, Lifou, Tiga et Maré. Délivré à titre individuel, gratuit et valable un an, il doit avant tout permettre de “sécuriser la pratique de la chasse”, explique Georges Kakue, directeur du service de l’environnement à la province des Îles. Louis et Emile, deux amis chasseurs, voient le changement de réglementation d’un bon œil.
Louis possède un permis. Émile, non. “S’il y a un pépin", il n'est pas couvert, il le sait, prêt à faire la démarche pour obtenir le document. Il devra fournir une déclaration sur l'honneur attestant de sa non-inscription au fichier national des personnes interdites d'acquisition et de détention d'armes, et de non-condamnation ; une copie d'une pièce d'identité ; une photo d’identité et une attestation d'assurance délivrée par la province.
Le reportage vidéo de Clarisse Xawie-Watue et Nicolas Esturgie :
Cette assurance permet de couvrir les victimes et les auteurs d’accidents, précise Georges Kakue, citant plusieurs cas : “un chasseur qui se blesse tout seul, qui blesse un autre chasseur ou dont les chiens blessent d’autres personnes”. “Aujourd’hui, on entend beaucoup parler d’accidents de chasse par rapport à de mauvaises manipulations et à des jeunes qui ont pris le fusil sans autorisation”, relève de son côté Louis, qui trouve le permis rassurant.
Mieux protéger les habitants et les animaux
L’autre objectif de ce permis, qui a déjà été délivré à une cinquantaine d’habitants de Lifou : "accompagner les chasseurs vers une gestion plus raisonnée pour protéger les espèces des îles Loyauté, la population de roussettes par exemple”, ajoute le directeur du service de l’environnement à la province des Îles.
Dans les provinces Sud et Nord, la chasse aux roussettes n’est autorisée qu’en avril, les week-ends, en journée, avec un nombre de prises limitées. Mais la réglementation n’est pas la même dans la province des Îles, seule des trois collectivités où le permis de chasser n’était jusque-là pas obligatoire. Il est le fruit d’un travail mené avec les autorités coutumières, les associations, les habitants et l’appui scientifique de l’IRD et de l’Institut agronomique calédonien.
Vers un encadrement de la chasse aux roussettes ?
Un compromis a en parallèle été trouvé concernant les roussettes : leur chasse aura essentiellement lieu en avril, annonce Georges Kakue. “Avant, les femelles sont accompagnées de leurs petits, des petits qui ne sont pas autonomes, qui dépendent d’elles. Après, un nouveau cycle de reproduction commence. Chasser risque alors d’avoir des conséquences sur les générations suivantes.” Mais aucune sanction n’est pour l’instant prévue. Les discussions se poursuivent.