Ce n'est pas un bilan de la provincialisation mais une étude économique de la Province des Iles, que propose l’institut d'émission d'Outre-mer dans sa note de 20 pages, publiée ce mercredi 13 juillet.
Pas si simple de brosser un tableau objectif de la situation économique des Iles Loyauté. Une province qui a perdu 12 % de sa population en vingt ans, où le taux de chômage s’élève à 33 % et grimpe à 62 % chez les moins de 25 ans.
Une province, enfin, où le poids de l’administration pèse toujours plus dans le secteur de l’emploi au détriment de l’agriculture notamment. Toutefois, ces chiffres ne peuvent être dissociés d’un contexte bien spécifique.
L'importance de l'économie informelle
"Les deux caractéristiques de ces îles Loyauté c'est la part très importante du secteur public, et même si on a du mal à le mesurer, on sait très bien qu'il y a une part importante d'économie informelle, de production vivrière, de troc, d'échanges", observe Yves Caron, le directeur de l'IEOM.
On est dans une société de solidarité, dans laquelle la coutume a son importance, donc tous ces éléments sont une composante très importante de l'économie.
Yves Caron, directeur de l'IEOM
Un contexte qui invite l'IEOM à "relativiser les chiffres dans de nombreux domaines". Exemple avec la pêche, "un élément de vie quotidienne des différentes familles, pour autant, les activités de la pêcherie sont en réduction."
Le tourisme tête de proue de l'économie
Ciblé comme axe de développement, le tourisme a permis l’essor d’infrastructures publiques, marquant un certain succès de la politique de rééquilibrage. Mais pas suffisamment pour entrainer d’autres filières à atteindre leurs objectifs commerciaux.
"Les choix qui ont été faits d'avoir un dynamisme économique porté par le tourisme, et ce qui peut graviter autour du tourisme, que ce soit la pêche ou l'agriculture, qui peuvent aussi directement diffuser leurs produits auprès des hôtels mais aussi la revente de produits, tels que l'avocat sur la Grande Terre sont des éléments très significatifs, relève Yves Caron. On voit que dans plusieurs filières, les volumes de production ne sont pas au rendez-vous".
Pourtant des exemples sont porteurs d’espoir, comme l’exploitation du santal ou l’essor de l’apiculture.
Le reportage télé de Bernard Lassauce et Franck Vergès à retrouver dans le JT de ce mercredi soir