A la gestion de la qualité et de l'accès à la ressource en eau s'ajoute pour la commune de Lifou l'obligation de changer son modèle énergétique. La commune s'est tournée vers le solaire, elle devrait atteindre son objectif 100% de production d'énergies renouvelables à la fin de cette année.
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A l’extrême Sud de Lifou, il y a une route poudreuse qui s’enfonce dans la forêt. Nous sommes dans la partie plateau de la tribu de Xodrë. Ici, il n’y a aucune ligne aérienne du réseau public d’électricité. A cela, une raison : ce côté-ci de la tribu est réservé au solaire. Le programme municipal lancé en 2019, c’est en chiffres vingt maisons équipées en panneaux solaires. Cinq familles en ont fait l’acquisition, les autres commencent à peine à s’installer.
Siwanë Saihuliwa est particulièrement fier de cette opération, car hormis la perspective d’une indépendance énergétique, le projet solaire permet aux siens d’occuper des terres jusque là réservées aux plantations. Le petit chef voit un intérêt pour les jeunes couples, à savoir disposer d’un chez-soi, et pourquoi pas se lancer dans une activité de développement durable comme l’écotourisme.
Sur le littoral à Xodrë, c’est jour de construction d’une case. Durant les vacances scolaires, les familles profitent qu’il y a du monde à la tribu pour restaurer les maisons. Le projet solaire sur les hauteurs fédère. Beaucoup de personnes ont fait la demande pour s’installer sur le plateau.
« On ne paye pas les factures avec le solaire, c’est gratuit. Mais nous qui ne travaillons pas, qui vivons dans les tribus, c’est important pour nous le solaire dans les champs, parce qu’on n’a pas de lumière » explique Fanny Xewe, habitante de Xodrë.
« Elle peut absorber à la fois l’énergie qu’on a en excédent la journée, et la redistribuer le soir lorsqu’il n’y a plus de soleil ou plus de vent » explique Christophe Lapous, le directeur général d’Alizés Energie qui confirme que d’autres pays insulaires de la région sont intéressés. « Il y a déjà tous les territoires sur lesquels nous sommes c’est à dire Vanuatu, Wallis et Futuna et la Polynésie française qui sont dans le même cas que nous et qui ont besoin d’un système de stockage d’énergie ».
Avec ce système de production et de gestion, Lifou est en passe de réussir sa transition énergétique et donc de ne plus avoir besoin d’importer les trois millions de litres de gazole pour fabriquer son électricité.
Le reportage de Thérèse Waïa et Philippe Kuntzmann
L’indépendance énergétique source de développement
« Dans le projet, d’après ce qu’on nous a expliqué, on est devenu plus indépendant de nos moyens qu’à l’époque » raconte Siwanë Saihuliwa, le petit chef de la tribu de Xodrë. « Par exemple, avec les lignes électriques, on a toujours de travaux à faire, il y a toujours des coupures, il y a plusieurs choses, et maintenant, nous, on peut dépendre de nous mêmes avec ce projet de panneaux solaires ».Siwanë Saihuliwa est particulièrement fier de cette opération, car hormis la perspective d’une indépendance énergétique, le projet solaire permet aux siens d’occuper des terres jusque là réservées aux plantations. Le petit chef voit un intérêt pour les jeunes couples, à savoir disposer d’un chez-soi, et pourquoi pas se lancer dans une activité de développement durable comme l’écotourisme.
Sur le littoral à Xodrë, c’est jour de construction d’une case. Durant les vacances scolaires, les familles profitent qu’il y a du monde à la tribu pour restaurer les maisons. Le projet solaire sur les hauteurs fédère. Beaucoup de personnes ont fait la demande pour s’installer sur le plateau.
« On ne paye pas les factures avec le solaire, c’est gratuit. Mais nous qui ne travaillons pas, qui vivons dans les tribus, c’est important pour nous le solaire dans les champs, parce qu’on n’a pas de lumière » explique Fanny Xewe, habitante de Xodrë.
Le stockage de l’énergie
Dans le cadre du schéma pour la transition énergétique de la Nouvelle-Calédonie lancé en 2018 par le gouvernement, Lifou s’est dotée de huit fermes photovoltaïques. L’opération est portée par Alizés Energie Engie. Objectif : couvrir fin 2020 l’ensemble des besoins en énergie de Lifou à partir des énergies renouvelables. Et c’est plutôt bien parti avec la mise en service en novembre dernier d’une unité de stockage de cinq mégawatt-heures.« Elle peut absorber à la fois l’énergie qu’on a en excédent la journée, et la redistribuer le soir lorsqu’il n’y a plus de soleil ou plus de vent » explique Christophe Lapous, le directeur général d’Alizés Energie qui confirme que d’autres pays insulaires de la région sont intéressés. « Il y a déjà tous les territoires sur lesquels nous sommes c’est à dire Vanuatu, Wallis et Futuna et la Polynésie française qui sont dans le même cas que nous et qui ont besoin d’un système de stockage d’énergie ».
Avec ce système de production et de gestion, Lifou est en passe de réussir sa transition énergétique et donc de ne plus avoir besoin d’importer les trois millions de litres de gazole pour fabriquer son électricité.
Le reportage de Thérèse Waïa et Philippe Kuntzmann