A Ouvéa, l’inquiétude des professionnels du tourisme

Si la fermeture des frontières a entraîné un afflux de touriste locaux à Ouvéa, compensant ainsi l’absence de visiteurs japonais, le deuxième confinement a semble-t-il, interrompu cette manne. Pour l’heure, les prestataires touristiques s’en sortent, mais jusqu’à quand ?

Avant le premier confinement, Stéphane travaillait essentiellement avec les touristes japonais auxquels ils vendaient des tours de l’île. Avec la fermeture des frontières, il a dû revoir sa stratégie.
"Depuis un an, je travaille maintenant avec l’hôtel le Paradis d’Ouvéa. Les clients sont des clients qui viennent de Nouméa, de la Grande terre et des deux autres îles, Lifou et Maré" explique Stéphane Aben, gérant d’une société de transport. "Il y a les gens d’Ouvéa aussi qui demandent mes services pour les emmener au magasin, pour les emmener à la banque et les ramener chez eux".
Grâce à cette nouvelle clientèle et des aides Covid, son entreprise de transport se porte plutôt bien.

Une année 2020 finalement plutôt bonne

Même satisfaction pour ces gérants de snack, agréablement surpris par l’afflux de clientèle locale, du moins jusqu’au deuxième confinement.
"Ça a été très bien toute l’année, enfin, après le mois de mars. A partir de début mai c’était très bien. D’ailleurs, il y a eu beaucoup de touristes, beaucoup de locaux, tandis que là, je trouve que c’est un peu mou" explique Murièle Bavarin, gérante de snack. "Nous, on peut tenir s’il y a de la clientèle locale, mais après, si au niveau de la clientèle locale, c’est un peu plus dur pour eux, c’est évident que ça se répercute sur nous". 

Entrée d'un hôtel à Ouvéa

"La saison fraîche va être très très compliquée"

Cette structure hôtelière deux étoiles a elle aussi clairement bénéficié du déferlement de touristes locaux, privés de voyages hors territoire ; mais, après frôlé les 90 % pendant les mois chauds, le taux de remplissage est tombé à 55 % en avril.
"Cette année, je pense que la saison fraîche va être très très compliquée. On compte évidemment sur le chômage partiel pour nous aider à passer les quatre mois, mais s’il s’avérait que le chômage partiel ne continue pas sur les mois qui arrivent, on devrait envisager des licenciements économiques " confie Ingrid Huaux, directrice de structure hôtelière.

Un salon du tourisme fin mai

Pour soutenir les acteurs touristiques des îles, le salon Idîles (qui avait été annulé mi-mars pour cause de confinement) est organisé les 29 et 30 mai à Nouméa. L’occasion pour les prestataires de capter, grâce à des promotions, de nouveaux clients et pour les Calédoniens de découvrir ou redécouvrir les attraits des Loyauté.
Le reportage de Caroline Antic-Martin et Gaël Detcheverry