Trente-cinq ans après, le 5 mai 1988 commémoré à Ouvéa

Le 5 mai, une date chargée d’histoire en Nouvelle-Calédonie. Une journée de deuil, sur l'île d'Ouvéa, qui perpétue le devoir de mémoire trente-cinq ans après la mort de dix-neuf indépendantistes et deux militaires, à Gossanah.

Le 5 mai 1988, la Nouvelle-Calédonie, et en particulier l’île d’Ouvéa, se réveillait sous le choc. Treize jours après la prise d’otages à la gendarmerie de Fayaoué, et en plein entre-deux-tours de la présidentielle, l’assaut était donné par l’armée sur la grotte de Gossanah. Dix-neuf indépendantistes trouvaient la mort dans ce qui a été appelé l’”opération Victor”, ainsi que deux parachutistes du 11e Choc.

Culte œcuménique

Trente-cinq ans plus tard, une cérémonie empreinte d’émotion et de gravité s’est déroulée ce vendredi matin, à Wadrilla. Faire acte de mémoire, ont souligné le pasteur et le prêtre lors d’un culte œcuménique, c’est, non seulement se souvenir de ce qu’il s’est passé sur l’île pendant les événements de 1988 et de 1989, mais aussi aimer la vie et cheminer dans la paix. Une sorte d’invitation à progresser dans l’évocation mémorielle.

La jeunesse mise en avant

Après l’office religieux et la cérémonie coutumière dans l’enceinte de la chefferie, tous se sont dirigés vers la stèle des dix-neuf, érigée au bord de la route, mais face à la chefferie. Institutions et partis politiques étaient représentés. Les gendarmes de Fayaoué étaient présents. Le comité du 5-Mai a axé cette journée d’hommage autour de la jeunesse. Une illustration en a été faite ce matin avec le dépôt de gerbes, sur le monument, par les élèves d’Ouvéa dont des collégiens de Lékine. Images signées Carawiane Carawiane :

©nouvellecaledonie

Des jeunes à qui il a été donné l’occasion de s’exprimer, cet après-midi, sur scène. Un grand podium a été installé devant le temple. Musique, chants, danses au programme jusqu’à 22 heures.

Le comité du 5-Mai a axé cette journée de commémoration autour de la transmission aux plus jeunes de l’histoire et de la culture.

Jeudi du souvenir, aussi

La veille était également jour de commémoration, trente-quatre ans après la disparition tragique de Jean-Marie Tjibaou et Yeiwéné Yeiwéné, président et vice-président du FLNKS abattus par Djubelly Wea à Gossannah avant que celui-ci ne soit lui-même tué. Un douloureux anniversaire marqué à Hienghène, à Maré et à Ouvéa. Retrouvez le reportage tourné à Iaai par Thérèse Waïa et Carawiane Carawiane :

©nouvellecaledonie

Bureaux provinciaux fermés

A noter qu’en mémoire des 4 mai 1989 et 5 mai 1988, la province des îles Loyauté garde ses bureaux fermés toute la journée de vendredi, à l’exception des centres médico-sociaux, des écoles, des résidences scolaires, des ports et des aéroports. Les services ainsi que l’accueil au public rouvriront mardi 9 mai, aux horaires habituels.

Un reportage d'Antoine Le Tenneur et Romain Manzano

©nouvellecaledonie