Visé par des jets de pierres, dans la nuit du samedi 19 au dimanche 20 juin, le navire a quitté Belep précipitamment. Plus tôt, des passagers avaient été appréhendés à leur sortie du bateau avec des réserves d’alcool, dont la consommation et la vente sont actuellement interdites sur l'île.
Un navire de transport de passagers pris pour cible à Belep… "En trente ans, c’est la première fois que ça arrive", se désole Christian Cullell, le directeur général de la société Yalap Belep, qui exploite le catamaran Seabreeze et la barge Belema Nenema. Dimanche 20 juin, vers 2 heures du matin, l'équipage du bateau à grande vitesse est réveillé par des bruits de projectiles, lancés depuis le quai de Waala par un groupe de personnes passablement énervées.
Après avoir prévenu les gendarmes présents sur l’île, les quatre membres d’équipage et le capitaine décident de lever l’ancre en urgence pour éviter que l’incident ne dégénère.
L’alcool banni
Selon les premiers témoignages, il s’agirait d’un acte de représailles, après une intervention des gendarmes survenue quelques heures plus tôt. A leur arrivée sur l’île, le samedi après-midi, plusieurs passagers du bateau ont été fouillés par les militaires et de l’alcool a été découvert dans leurs bagages. Or, en raison des tensions qui règnent aux Belep depuis l’an dernier, l’alcool y est interdit. Pour l’heure, ni la gendarmerie ni le procureur de la République n’ont communiqué sur cette affaire.
Des scolaires privés de rentrée
La société Yalap Belep a porté plainte pour les dégradations commises sur le bateau, même si celles-ci ne l’empêchent pas de naviguer. Mais c’est surtout "l’impact psychologique sur l’équipage" que déplore l’armateur. Victimes collatérales de cette agression, les enfants belema scolarisés sur la Grande terre n’ont pas repris les cours lundi 21 juin, le bateau n’ayant pu les embarquer la veille, comme prévu. Il n’est finalement revenu sur l’archipel que le mardi 22 juin pour reprendre ses rotations entre Belep et Koumac.