Belep souffre du manque de médecin

Dispensaire de Belep, image d'illustration.

A Belep, l’absence de médecins se fait cruellement sentir. Deux enfants et une personne âgée y sont récemment décédés. A chaque fois, les équipes médicales venues de la Grande terre n’ont pu que constater leur mort. La situation inquiète les habitants, qui se sentent délaissés.

Aucune rotation aérienne depuis six mois. Le Seabreeze, qui assure la liaison maritime depuis Koumac, régulièrement victime d’avarie. Et le dispensaire privé de médecin… Le moral des Belema est au plus bas, comme le raconte le maire de Belep, Jean-Baptiste Moilou.

On est un peu coupés du reste du monde, c’est ça la problématique que nous vivons depuis qu’il n’y a pas d’avion et depuis qu’il manque le médecin. On est un peu désespérés.

Jean-Baptiste Moilou, maire de Belep


Ecoutez son témoignage en longueur, au téléphone de Charlotte Mannevy :

Pas de médecin à Belep, le maire

 

L'équipe du dispensaire est partie 

Victime de menaces, l’équipe du dispensaire qui vivait depuis plusieurs années à Wala est partie en janvier dernier. Et depuis, la province tente sans succès de recruter. Ce sont donc des vacataires qui se succèdent sur place. Un infirmier est parti la semaine dernière et sera rejoint dans quelques jours par un médecin. Une situation qui reste malgré tout précaire, explique Gisèle Hmakone, secrétaire générale adjointe de la province Nord en charge des questions de santé.

En tant qu’employeur, on ne peut pas se permettre de mettre en péril la vie des agents qu’on envoie sur l’île de Belep. Si demain, la sécurité n’était pas garantie pour nos agents sur place, ils seraient rapatriés sur la Grande terre dans les meilleurs délais.

Gisèle Hmakone, secrétaire générale adjointe de la province Nord

 

Ses explications développées, recueillies par Charlotte Mannevy :

Pas de médecin à Belep, la province Nord

 

Gendarmes 

L’Etat a, lui, renforcé la présence de gendarmes à Belep qui jusqu’en 2019, ne disposait pas de ses propres gendarmes. C’était à l’époque la brigade de Koumac qui se rendait sur place quelques jours par mois. Leur présence est désormais pérenne, assure Annick Baille, commissaire déléguée de la République pour la province Nord.

On a une présence en permanence des gendarmes, avec un effectif qui évolue en fonction du niveau de tension, on va dire. On est montés jusqu’à une vingtaine de gendarmes aux mois de mai-juin 2020, à nouveau en janvier 2021 et là, actuellement, on a en permanence sept gendarmes qui sont présents sur l’île. 

Annick Baille, commissaire déléguée de la République pour la province Nord

 

Faciliter les évasan 

Etat, province Nord et mairie assurent travailler main dans la main pour permettre a minima la réinstallation d’une équipe médicale dans la durée. Le maire souhaiterait également la reprise rapide d’une liaison aérienne avec la Grande terre. Ne serait-ce que pour permettre aux évasan de se dérouler dans de bonnes conditions.

Ecoutez aussi le sujet complet de Charlotte Mannevy : 

Pas de médecin à Belep