Si le transport aérien et maritime de passagers a été suspendu, l'exportation du nickel continue. Les craintes des populations riveraines vis-à-vis de cette autre porte d'entrée à d'éventuels germes ont été adressées aux industriels, qui ont dû redoubler de précautions. Détails à Monéo.
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Jeudi 23 avril, 9 heures, à Houaïlou. Le Sea fortune se prépare pour l’accostage, après le feu vert de l’infirmier qui a pris la température de l’équipage. Le cargo vient charger 33 000 tonnes de saprolites pour Sumitomo, le partenaire japonais du groupe Ballande. L’équipage birman est resté en mer vingt-deux jours. Comparé au chargement par barge, l’usage du convoyeur réduit fortement le nombre de personnels en contact avec l’équipage.
Un reportage de Gilbert Assawa et Camille Mosnier :
Sur le bateau, on retrouve uniquement le Sivap, la société pour faire le draft et le pilote. Ces trois personnes descendent, on ferme l’interface de la société SMCB, au niveau du chargement, avec le navire. Et on rouvre uniquement au départ, quand il y a besoin de faire remonter le pilote.
- Hubert Padini, chef de centre, société des mines du Cap Bocage
Inquiétudes et réunions
Il y a plus d’un mois, la direction du centre minier a dû organiser deux réunions d’information, devant les craintes des tribus riveraines. Mais les récriminations les plus vives sont venues des gens absents à ces réunions. Depuis la reprise du travail, en début de semaine, le personnel a dû modifier profondément ses habitudes. Certains employés ont même usé du droit de retrait.Non, je n’ai pas eu peur de reprendre le travail parce qu’on a les masques, les gants, les gels. On a tout le nécessaire pour les gestes barrières.
- Jean-Yves Salaün, employé de la SMCB
Prise de température
«En cette période, on a même imposé que toute personne qui vienne chez nous passe à la température avant de démarrer», ajoute le chef de centre, Hubert Padini.Sous-traitance
Du côté environnemental, les fortes pluies du début de semaine ont éprouvé les ouvrages anti-pollution pour un test grandeur nature. Les opérations de chargement et de lamanage, c’est-à-dire l’assistance aux navires, font appel à la sous-traitance, un travail en postes de huit heures. Les ouvriers recrutés sur deux districts de Houaïlou et un de Ponérihouen ont répondu présents.Vigilance
Les craintes des populations riveraines restent vives. Mais elles ont pu vérifier les précautions prises pour contrôler l’entrée sur le territoire via la mer. La vigilance reste de mise. Le Sivap, service du gouvernement, ne met qu’un seul agent pour contrôler l’ensemble des mouvements maritimes, hors Nouméa.Un reportage de Gilbert Assawa et Camille Mosnier :