Un 49e Congrès du Palika qui “revêt un caractère exceptionnel”. Ce sont les mots de Jean-Pierre Djaïwé, porte-parole du parti, prononcés dans son discours d’ouverture à la tribu de Païta, à Kaala-Gomen. Un rendez-vous crucial, tant sur le sujet de l’intégration du Palika au sein du FLNKS, que sur les discussions politiques et le contexte social et économique en Nouvelle-Calédonie. À la veille de l’arrivée sur le territoire, du président du Sénat et de la présidente de l’Assemblée nationale.
L’occasion de tracer la trajectoire à venir du Palika. “Le parcours du Palika depuis sa création nous enseigne le respect constant de sa ligne politique, de par son positionnement. Tant à l’intérieur, qu'à l’extérieur du mouvement unitaire. Sans pour autant se détourner de son objectif, qui demeure l’indépendance. Une indépendance viable, préparée avec ceux et celles qui veulent faire de ce pays le leur”, détaille Jean-Pierre Djaïwé.
Projet économique et social robuste
Près de six mois après le début de la crise en Nouvelle-Calédonie, la priorité est de se concentrer sur un projet économique et social, qui réunisse l’ensemble des partis. “L’audit de l’ONU sur la mise en oeuvre de l’Accord de Nouméa, pointe le fait que les actions de rééquilibrage n’ont pas réussi à résorber totalement les inégalités économiques et sociales importantes, qui touchent principalement la population kanak. Face à ces inégalités persistantes, il apparaît nécessaire de mobiliser l’ensemble des partis, autour d’un projet économique et social robuste. Pour amplifier le développement de la Nouvelle-Calédonie”, poursuit le porte-parole du Palika.
Le plan PS2R du gouvernement, “une opportunité à saisir”
L’occasion pour le Parti de libération kanak de soutenir le gouvernement collégial mené par Louis Mapou et son plan de sauvegarde, de refondation et de reconstruction (PS2R). “Penser à demain sans reproduire les erreurs d’hier, c’est ce que propose le gouvernement dans son plan de sauvegarde, de refondation et de reconstruction. La mise en oeuvre de ce plan peut constituer pour nous, une opportunité à saisir. Pour réformer, refonder notre modèle économique et social. Ce plan, peut également constituer notre feuille de route dans les trois provinces, pour les élections à venir”, indique Jean-Pierre Djaïwé.
Une indépendance partagée avec la France
Un discours d’ouverture dans lequel le porte-parole du parti rappelle la volonté d’une “indépendance partagée avec la France, portée depuis 2013 par le parti”. “Les Accords de Matignon et de Nouméa sont les plus aboutis, que les Calédoniens ont connu. Ils sont le résultat des négociations entre les Calédoniens et un état impartial. Les émeutes du 13 mai, nous montrent que même les accords les plus aboutis, ne constituent pas des fondations solides, pour envisager un avenir de paix que tout le monde souhaite dans ce pays. L’accession à la pleine souveraineté demeure un élément déterminent”.
Donner un nouveau souffle aux négociations
Les membres du parti établissent leurs priorités. “On doit sortir de la crise que traverse notre pays, pour créer les conditions indispensables à une reprise des négociations. La venue prochaine des deux présidents : du Sénat et de l’Assemblée nationale, donnera certainement un nouveau souffle aux négociations. Lesquelles constituent une priorité absolue, pour parvenir à un accord. Le Palika sera autour de la table”, déclare son porte-parole.
Quelle place au sein du FLNKS?
Un Congrès stratégique enfin, parce que “l’organisation du FLNKS aujourd’hui questionne”, assure Jean-Pierre Djaïwé. Quid de la place du Palika, au sein du FLNKS? La question a été posée ce matin. “Que fait le Palika? Il a les deux pieds dedans, les deux pieds dehors? Un pied dedans, un pied dehors?”, interroge Jean-Pierre Djaïwé.
Qui répond aux questionnements, avec deux expressions. “La première a été portée par un responsable, c’est la position du comité régional de Bwapanu, sur cette question du FLNKS. Il vaut mieux être seul, que mal accompagné. La deuxième expression est : seul on va plus vite, ensemble on va plus loin. Le Palika aujourd’hui, est appelé à faire un choix. Un choix éclairé. C’est à ce Congrès, qu’il faut le dire”, conclut le porte-parole du Palika.
Le 49 Congrès se poursuit, jusqu'à ce dimanche 10 novembre inclus. Au programme : des ateliers, des temps de réflexion et d'échanges entres les 33 structures qui composent le parti. Et le renouvellement de son bureau politique. Un week-end studieux, mais qui pourrait redéfinir les contours de la sphère indépendantiste calédonienne pour la fin de l’année 2024.
Jean-Pierre Djaiwe, porte-parole du Palika :