A Koné, la situation dans le col de Tango restait en fin de journée préoccupante. La fumée a contraint à fermer la transversale. Les pompiers étaient aussi mobilisés par le feu de Néhoué, à Koumac.
•
De la paille dévorée par les flammes, des niaoulis qui crépitent et d’épaisses fumées qui s’élèvent vers un ciel déjà brumeux, résultat des incendies qui secouent l’Est australien : voilà les images en provenance du plateau de Tango, sur la transversale Koné-Tiwaka où la situation est compliquée, ce mardi. Le vent tournant rend difficile l’intervention des pompiers, quelque peu démunis et épuisés après la succession des interventions depuis le début de la saison des feux.
Le reportage de Cédrick Wakahugnème :
Le reportage de Gilbert Assawa et David Sigal :
Conditions contraires
Tout a commencé ce mardi, vers 4 heures du matin. Un automobiliste qui circule sur la route provinciale Nord signale le départ de feu, et il est rapidement maîtrisé. «On a réussi à le fixer, dans un premier temps», dit Sylvio Loquet, chef de corps des pompiers pour VKP. «Mais comme le vent s’est levé… On a des rafales entre quinze et vingt nœuds, une végétation très sèche, un feu à propagation très rapide et on a été obligés de revenir sur site. Toute la tête du feu, on ne la tient pas.»Rebrousser chemin
En à peine une heure, le brasier traverse la transversale. La circulation devient quasiment impraticable, avec les épaisses fumées qui envahissent la route. Beaucoup d’automobilistes rebroussent chemin. Comme Gérard, responsable d’un chantier de revêtement de route sur Poindimié. «Les fumées sont assez denses, observe-t-il. Vu le vent, j’ai préféré mettre mes camions de côté pour éviter tout incident. Il y a des vies qui sont en jeu. On a des pompiers qui sont sur le site… Il vaut mieux les laisser faire.» En début d’après-midi, la transversale va être fermée dans les deux sens par les gendarmes.Amertume
Triste spectacle, sur les hauteurs de Tango. La priorité des sapeurs pompiers est d’éviter que le feu ne perce la forêt de pinus. Cette espèce envahissante exploitée par la province Nord, et gérée par l’entreprise Les Bois du Nord. Arrivé sur place, son directeur observe avec amertume l’étendue des dégâts. «C’est une désolation, soupire Henry Séchet. Quand on voit ça… C’est tout le travail qui a été fourni… C’est décourageant. Les parcelles qu’on voit», indique-t-il en montrant des zones de jeunes plants attaquées par le feu, «c’est des parcelles qui auraient approvisionné du bois pour dans vingt-cinq ans.»Origine sans doute criminelle
Une reprise de feu d’origine criminelle, selon les sapeurs de VKP, puisque d’en début de matinée, une partie du sinistre avait été maîtrisé. Aujourd’hui, plusieurs dizaines d’hectares de végétation seraient parties en fumée. Les pompiers ont combattu les flammes une grande partie de la journée, recevant le renfort d’un hélicoptère bombardier d’eau.Le reportage de Cédrick Wakahugnème :
Reportage sur l'incendie de Tango
Le reportage de Gilbert Assawa et David Sigal :