Feux de brousse dans le Nord, à Koumac et Koné

A Koné, la situation dans le col de Tango restait en fin de journée préoccupante. La fumée a contraint à fermer la transversale. Les pompiers étaient aussi mobilisés par le feu de Néhoué, à Koumac.
De la paille dévorée par les flammes, des niaoulis qui crépitent et d’épaisses fumées qui s’élèvent vers un ciel déjà brumeux, résultat des incendies qui secouent l’Est australien : voilà les images en provenance du plateau de Tango, sur la transversale Koné-Tiwaka où la situation est compliquée, ce mardi. Le vent tournant rend difficile l’intervention des pompiers, quelque peu démunis et épuisés après la succession des interventions depuis le début de la saison des feux. 
 
Dès ce midi, d'épaisses fumées rendaient la circulation périlleuse sur l'axe.
  

Conditions contraires

Tout a commencé ce mardi, vers 4 heures du matin. Un automobiliste qui circule sur la route provinciale Nord signale le départ de feu, et il est rapidement maîtrisé. «On a réussi à le fixer, dans un premier temps», dit Sylvio Loquet, chef de corps des pompiers pour VKP. «Mais comme le vent s’est levé… On a des rafales entre quinze et vingt nœuds, une végétation très sèche, un feu à propagation très rapide et on a été obligés de revenir sur site. Toute la tête du feu, on ne la tient pas.» 
 
  

Rebrousser chemin

En à peine une heure, le brasier traverse la transversale. La circulation devient quasiment impraticable, avec les épaisses fumées qui envahissent la route. Beaucoup d’automobilistes rebroussent chemin. Comme Gérard, responsable d’un chantier de revêtement de route sur Poindimié. «Les fumées sont assez denses, observe-t-il. Vu le vent, j’ai préféré mettre mes camions de côté pour éviter tout incident. Il y a des vies qui sont en jeu. On a des pompiers qui sont sur le site… Il vaut mieux les laisser faire.» En début d’après-midi, la transversale va être fermée dans les deux sens par les gendarmes.
 
Niaoulis et jeunes plants de pinus sur le plateau de Tango.
 

Amertume

Triste spectacle, sur les hauteurs de Tango. La priorité des sapeurs pompiers est d’éviter que le feu ne perce la forêt de pinus. Cette espèce envahissante exploitée par la province Nord, et gérée par l’entreprise Les Bois du Nord. Arrivé sur place, son directeur observe avec amertume l’étendue des dégâts. «C’est une désolation, soupire Henry Séchet. Quand on voit ça… C’est tout le travail qui a été fourni… C’est décourageant. Les parcelles qu’on voit», indique-t-il en montrant des zones de jeunes plants attaquées par le feu, «c’est des parcelles qui auraient approvisionné du bois pour dans vingt-cinq ans.» 
 
 

Origine sans doute criminelle

Une reprise de feu d’origine criminelle, selon les sapeurs de VKP, puisque d’en début de matinée, une partie du sinistre avait été maîtrisé. Aujourd’hui, plusieurs dizaines d’hectares de végétation seraient parties en fumée. Les pompiers ont combattu les flammes une grande partie de la journée, recevant le renfort d’un hélicoptère bombardier d’eau.
Le reportage de Cédrick Wakahugnème : 

Reportage sur l'incendie de Tango

 
Le reportage de Gilbert Assawa et David Sigal : 
©nouvellecaledonie
 

Néhoué : une propriété agricole à protéger

Un nouveau front de crise, alors qu’un important feu reste à combattre plus au Nord : celui de Néhoué, qui a commencé lundi après-midi entre Koumac et Poum. Ce midi, le responsable de l'antenne Nord évoquait à ce sujet une cinquantaine d'hectares détruits. «A l'heure où je vous parle, disait Philippe Buama, il n'y a pas d'habitation menacée, on met tout en œuvre pour préserver l'exploitation agricole et notamment le pâturage. Nous essayons avec les pompiers du SIVM Nord ainsi que de Poum de créer des accès pour pouvoir accéder plus facilement et qu'on puisse essayer, en fin de journée, de fixer cet incendie.» 
 

Préserver la route, là encore

Difficulté : il brûle des deux côtés de la route qui mène à Poum. Les pompiers s'efforçaient donc aussi de préserver l'axe pour garantir la circulation, qui s’avérait difficile à cause des fumées. Sur place : personnels, véhicules de lutte contre les incendies et hélicoptère bombardier d’eau.
 

Risque extrême à Yaté

Rappelons que selon la carte Prévifeu du jour, le risque d'incendie était jugé extrême à Yaté. Le feu était donc interdit dans tout le pays sauf pour un usage domestique. La majeure partie de la Grande terre était placée en risque très élevé.