Acharnement contre la serpentine de Kouaoua

La serpentine de Kouaoua, image d'archives.
Incendiée, réparée, de nouveau incendiée… Le triste feuilleton des dégradations infligées à la serpentine de Kouaoua a connu un nouvel épisode la nuit dernière. Le quatrième en deux mois et le deuxième en moins d’une semaine. Il a détruit le tapis roulant de la SLN sur 200 mètres.
Il est environ 23h30, ce vendredi soir, quand pompiers et gendarmes sont appelés à intervenir: la serpentine de Kouaoua est en feu, encore. Un incendie maîtrisé à 2 heures du matin. Sur les quelques onze kilomètres du tapis roulant, 200 mètres sont détruits. Les dégâts s’élèveraient à trente millions de francs pour la SLN. Et la malveillance apparaît évidente: le feu a été déclenché à l’endroit même de la précédente réparation. Sur place, les gendarmes ont d'ailleurs retrouvé un pneu, il aurait servi à alimenter le brasier. Une enquête est en cours.  

Il faut recommencer

C'est la deuxième fois en moins d'une semaine que le convoyeur est ainsi pris pour cible. La quatrième, en moins de deux mois. Pour les salariés du centre minier SLN à Kouaoua, il va falloir tout recommencer, explique Bruno Iékawé, chargé des affaires publiques à la société Le Nickel: «On a un peu plus de 200 mètres de bras supérieur et de bras inférieur qui ont été [brûlés], 200 mètres de câbles électriques qui ont été complètement carbonisés, la structure qui supporte le tapis qui a aussi été touchée par le feu…»

Mobilisés malgré tout

Quelqu’un en veut décidément à la serpentine et il y a de quoi se décourager, surtout au vu des conséquences que chaque nouveau sinistre entraîne sur le fonctionnement du centre: l'infrastructure représente l'unique moyen d'acheminer le minerai depuis les sites miniers de la SLN jusqu'au bord de mer où il est embarqué. Jeudi, un mouvement de protestation avait même été organisée sur place, par le personnel et les sous-traitants. Malgré ces coups durs, les salariés restent mobilisés, salue Bruno Iékawé.

 

Retrouvez également le reportage de Jean-Noël Méro.
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