Fermeture du centre de la SLN : l'inquiétude des habitants de Kouaoua

Réveil morose à Kouaoua après la décision de fermer jusqu'à nouvel ordre les sites de la SLN. Dans une commune dont l’activité principale tourne autour de la mine, le blocage de ces derniers jours commençait déjà à se faire sentir. Alors, après l'annonce d'hier, les réactions se multiplient.
Quand la SLN annonce la fermeture de son centre minier de Kouaoua (lire en encadré), la décision concerne près de 400 emplois directs et indirects, mais aussi les commerces, les services ou les écoles.
 

Le restaurant manque de clients

Le seul restaurant de la commune connaît ainsi une baisse de fréquentation depuis la semaine dernière. C’est le 6 août qu’un collectif de jeunes habitants a commencé à protester contre l’exploitation de nouveaux sites miniers, ce qui avait déjà pour conséquence l’arrêt du travail à la SLN. Or, ses sous-traitants représentent les principaux clients. «On va être amenés à fermer, je pense», explique la gérante, Béatrice Chagnoux. Inquiétude également pour Georgina Couiemoin l'employée de magasin, Philippe Thomas sous-traitant de la SLN et Alphonsine Diopoué institutrice.
Le reportage de Dave Wahéo-Hnasson et Gaël Detcheverry.
©nouvellecaledonie
 

Mobilisation au carrefour

La décision de fermer le centre minier a fait également réagir des habitants de la tribu de Wena. Ils se sont mobilisés ce matin à l'intersection des routes de Kouaoua et de Houaïlou, pour demander à la société minière de revenir à la table des négociations. Parmi eux, des employés de la SLN, mais aussi de la Nickel mining company filiale de la SMSP. Ecoutez les explications de Charly Kapa, recueillies par Marguerite Poigoune. 
 
A l'embranchement de Kouaoua et de Houaïlou, ce mercredi 15 août.
 

Nombreuses réactions

Si la SLN reste silencieuse depuis l'annonce de sa décision aussi bien Calédonie Ensemble que les Républicains calédoniens et le Rassemblement-LR lui apportent leur soutien. De même qu'à l’ensemble des salariés, des sous-traitants mais aussi à la population et aux coutumiers de Kouaoua. Les trois mouvements politiques appellent les parties concernées au dialogue.
 

Calédonie Ensemble

Calédonie Ensemble demande «que les discussions engagées avec les jeunes des tribus de Kouaoua aboutissent rapidement dans l’intérêt de la commune, de l’entreprise, et de tous les Calédoniens impactés par cette situation». Le mouvement de Philippe Gomès interpelle également l’Etat «afin qu'il soit mis fin de manière urgente aux exactions commises contre la SLN et que les coupables soient enfin identifiés et sanctionnés».

Fermeture du site SLN à Kouaoua, réaction de Calédonie Ensemble

 
 

Républicains calédoniens

«Cette décision est lourde de conséquence», souligne de son côté le parti des Républicains calédoniens. «Face à une situation intolérable de dégradations et de blocages d’une minorité», il en appelle «à toutes les parties prenantes pour que l’ordre soit rétabli et la sécurité véritablement garantie afin de permettre une reprise de l’activité».

Fermeture du site SLN à Kouaoua, réaction des Calédoniens républicains

 

Rassemblement-LR 

Le Rassemblement-Les Républicains «partage le message du maire de Kouaoua Alcide Ponga, appellant à la responsabilité de chacun» et «considère que cette succession d’actes de vandalisme n’est que la conséquence d’une revendication de certains partis politiques visant à s’approprier les titres miniers de la SLN».

Fermeture du site SLN à Kouaoua, réaction du Rassemblement-LR

 

Comité Rhéébù Nùù 

Autre réaction, celle du comité Rhéébù Nùù. L'organisation environnementale dénonce «"la politique de terre brûlée" et le chantage à l’emploi qui apparaît clairement dans l’attitude de la SLN vis-à-vis des populations, des coutumiers et du collectif des jeunes de Kawipa». Elle «demande à l’Etat et à la province Nord compétente en matière minière, l’ouverture d’une médiation». 

Fermeture du site SLN à Kouaoua, réaction de Rhéébù Nùù

Le contexte
La nouvelle était redoutée depuis les incendies à répétition de la serpentine. D'abord écartée, la décision de fermer jusqu'à nouvel ordre les sites miniers de la société Le Nickel à Kouaoua a été annoncée mardi par communiqué. «La SLN n’est en effet plus en mesure d’assurer ni la sécurité de son personnel et de ses installations, ni celle des prestataires qui travaillent sur les sites de Mea et de Kiel», développe le texte, qui précise: «Des mesures de chômage partiel vont être demandées pour le personnel qu’il n’est pas possible de réaffecter.» En plus des atteintes au convoyeur, la SLN subissait depuis le 6 août un blocage des voies d’accès aux sites de Méa et de Kiel.