Deux jeunes habitants de Koumac en garde à vue après l'agression violente d'une livreuse, qui donne lieu à plusieurs actions solidaires

L'agression s'est produite devant cette station-service de Koumac.
Un jeune homme de dix-neuf doit être jugé en comparution immédiate le 7 mars. Il est accusé d'avoir violemment frappé à la tête une livreuse de pizza mercredi matin à Koumac. Un adolescent de seize ans a également été placé en garde à vue, pour des faits moins graves. Plusieurs actions sont prévues ce vendredi en solidarité avec la victime.

Deux jeunes habitants de Koumac ont été mis en cause après cette agression qui a fait réagir à travers tout le pays. Celle d’une femme de 33 ans qui livrait des pizzas à une station-service de la commune, mercredi 1er mars au petit matin. Et a découvert que plusieurs avaient été volées dans son véhicule. Elle le raconte dans cet article.

Frappée avec une bouteille

Le premier garçon, âgé de dix-neuf ans, est accusé de l’avoir violemment frappée au visage avec une bouteille qui s’est brisée sous le choc. L’attaque a causé à la victime d’importantes lésions (dix-huit points de suture, des lacérations sur les deux paupières, le nez abimé) et une incapacité totale de travail de quinze jours. Elle a aussi reçu un coup de poing à la tête, avant qu’il ne s’enfuie. 

Marion Tourte au lendemain de son agression pendant une livraison à Koumac.

Alcool

Selon le procureur de la République, le jeune homme auteur présumé de ces violences aggravées a reconnu les faits. Il a expliqué s’être énervé "car on lui avait reproché le vol des pizzas qu’il n’avait pas commis", relate Yves Dupas dans un communiqué diffusé ce jeudi soir. Confirmant qu’il était alors alcoolisé. Il a également indiqué avoir "jeté plusieurs pierres en direction du véhicule de livraison ainsi que du véhicule d’un témoin, occasionnant des dégradations"

Deux autres personnes mises hors de cause

Toujours d’après le procureur, le jeune adulte a "plusieurs antécédents judiciaires pour vols aggravés et violences volontaires". L’adolescent, lui, n’était, pas connu de la justice jusque-là. Il a reconnu "sa participation au vol des pizzas ainsi que des dégradations des deux véhicules par projection de pierres, avant de prendre la fuite". Quand ça s’est passé, un autre homme et une jeune fille se trouvaient avec eux, dans une voiture garée non loin. Ils ont quitté les lieux avant l’agression et ont été mis hors de cause. 

Récidive

Ce jeudi soir, des investigations se poursuivaient, dans le cadre de l’enquête menée par la brigade de Koumac, et les deux jeunes mis en cause étaient toujours en garde à vue. Le plus âgé doit être déféré ce vendredi, pour violences volontaires suivies d’une ITT supérieure à huit jours avec usage d’une arme, et pour dégradations de deux véhicules. L’audience au tribunal correctionnel, en comparution immédiate, est prévue le mardi 7 mars. "Il encourt dans la présente procédure, la peine de dix ans d’emprisonnement, au vu de l’état de récidive légale".

Il s’agit de faits d’une gravité certaine, ayant généré un traumatisme physique  et psychologique important chez la victime, qui justifient un traitement judiciaire ferme.

Yves Dupas, procureur de la République

Marche à Koumac

Pour les faits reprochés au jeune mineur mis en cause, "le parquet appréciera à la clôture de l’enquête les modalités de poursuites à son encontre, à l’issue d’une évaluation - en cours- de sa situation familiale et sociale". Pendant ce temps, la mobilisation s’organise pour dire stop aux agressions et aux incivilités. Au moins trois mobilisations, prévues ce vendredi pour soutenir la jeune femme.

  • A Koumac, une marche doit partir à 8 heures, de la mairie, dont les services resteront fermés durant une heure par solidarité. De nombreux commerces ont annoncé qu’ils baisseront les rideaux.
  • A Nouméa, le collectif Femmes en colère donne rendez-vous à 8 heures devant le gouvernement puis à 10 heures à hauteur du haussariat.
  • Le conseil des femmes de la province Nord appelle à manifester à Koné.

Impact financier

Signalons aussi qu’une cagnotte en ligne a été lancée pour aider Marion Tourte à gérer les conséquences financières de son agression. Pour une patentée comme elle, l'arrêt de travail signifie perte sèche de revenu. "Je ne sais pas trop comment je vais faire pour payer mon loyer, payer mes factures, et manger. J’avais des projets et je suis obligée de tout stopper parce que je ne sais pas trop où je vais…"