[MISE A JOUR A 16h30] En mars, Wilfrid Weiss demandait la mise en place d'un couvre-feu dans sa municipalité de Koumac, pour limiter les allées et venues des mineurs. C'était suite à plusieurs cambriolages et troubles à l'ordre public. Or, dans la nuit de mercredi à jeudi, à partir d'environ 3 heures du matin, le cabinet du plus ancien médecin généraliste établi sur la commune a été détruit par les flammes. Le sinistre a été filmé par une internaute qui passait par là (images : Chrisly Delrieu) :
Un incendie volontaire, ont confirmé les techniciens d'identification criminelle de la gendarmerie. L'Office municipal des sports a par ailleurs été saccagé. Dans ce contexte, le maire se "réserve le droit de remettre en place le couvre-feu." Deux individus ont été appréhendés par les forces de l'ordre, une troisième personne est recherchée.
C'est du vandalisme pour du vandalisme, et bien souvent sous l'emprise de l'alcool
Wilfrid Weiss, le maire de Koumac
"C'est inadmissible, c'est irresponsable, s'emporte Wilfrid Weiss. C'est inqualifiable. Ça fait 33 ans que ce médecin exerce dans la commune, il est connu de tous : jeunes, vieux, au village comme en tribu. A voir ce désastre, heureusement qu'il ne perd pas confiance. Je l'ai rencontré, il va rebondir."
Les municipalités de Koumac et de Kaala-Gomen s'activent pour lui proposer des solutions : d'abord un local, un bureau, une chaise. Le SIVM Ouest va mettre le foyer d'hébergement à disposition, près de la gendarmerie. La solidarité s'organise pour prêter une table d'examen, et le Centre hospitalier du Nord (CHN) a été sollicité pour des équipements, afin que le généraliste reprennent ses consultations au plus vite. Il ne lui reste plus aujourd'hui que sa trousse médicale.
Limiter encore l'accès à l'alcool
Quand on sait la difficulté que rencontrent les collectivités à fidéliser des médecins, surtout en province Nord... "On a la chance d'avoir deux médecins libéraux à Koumac [ils sont quatre avec ceux du CHN] qui travaillent bien et sont surchargés, raconte le maire. Il n'y a pas de généraliste à Pouébo, Ouégoa et Kaala-Gomen, donc tout le monde se rabat sur Koumac." Cela représente un bassin de population de 10 000 personnes.
L'édile semble décidé à passer la vitesse supérieure. "On verra ce que révèle l'enquête, mais ce sont souvent des jeunes alcoolisés qui commettent ces méfaits. J'envisage de prendre des dispositions plus fermes au niveau de l'alcool. Aujourd'hui, on arrête la vente du vendredi midi au lundi matin. Mais on arrivera peut-être à une fermeture tous les après-midis s'il le faut."