Depuis le mois de novembre, la Nouvelle-Calédonie renoue avec les fortes chaleurs. Les enfants, mais surtout les personnes âgées, sont les plus vulnérables. Le plan blanc de vigilance accrue a été activé dans les maisons de retraite.
Cédrick Wakahugnème, avec F.T. •
Boire un verre d’eau est désormais un rituel, pour les treize patients hébergés à la maison de retraite médicalisée de Koumac. Reine Tchiadinouma vit ici depuis la fin décembre. Dans sa chambre, une bouteille d’eau laissée à portée permet à la septuagénaire de se servir à tout moment: «Sur ce chevet, j’ai une bouteille d’eau, un verre. Quand il fait vraiment chaud, je n’hésite pas à boire. »
Corsetée
La vieille dame a été victime d’une grave chute chez elle, à la tribu de Ouéholle située dans la chaîne centrale. Depuis son retour du Médipôle, elle a décidé d’être internée à la maison de retraite des Trois rivières. «A présent, je suis en chaise roulante et on m’a mis un corset pour maintenir ma colonne vertébrale, souligne-t-elle. Au début, c’était difficile, surtout lorsque j’avais envie de boire. Les auxiliaires de vie prenaient soin de moi et me donnaient régulièrement de l’eau.»
Eau gélifiée
Si Reine peut désormais se servir facilement, d’autres pensionnaires n’ont pas cette chance. Originaire de Voh, Aline est totalement assistée. D’habitude, les auxiliaires de vie lui donnent à boire. Aujourd’hui, c’est son époux, Jacques, qui vaque à cette mission. «Sur sa table, il y a toujours un verre d’eau et j'amène de la citronnade, des fruits...», confie-t-il. Certains patients rencontrent des problèmes pour avaler. «On leur prescrit de l’eau gélifiée, note Jacques. Ça leur permet de s’hydrater.»
Protocole
Depuis le 15 novembre, début des fortes chaleurs, la vigilance est accrue dans cet Ehpad, Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes. Le plan blanc, sorte de protocole émis lors de situations d’urgence sanitaire, prévoit une méthodologie d’action. Toute une organisation propre à la structure a été mise en place.
Attention aux signes de dessèchement
«On surveille que chaque pensionnaire ait son quota d’hydratation», explique Sandy Falcou, l’infirmière de jour. «Lors des fortes chaleurs, les personnes âgées peuvent être très déshydratées. D’autant que certaines ont des traitements, ce sont des personnes à risque. Il faut les surveiller, notamment par rapport aux plis cutanés, signes de dessèchement.» Hausse de la température corporelle, perte de poids, fatigue… La surveillance est renforcée par les professionnelles.
Sorties régulées
Même la structure du bâtiment joue un rôle. «Il a été fait de manière à être totalement ventilé, avec des portes qui puissent être grandes ouvertes pour permettre la circulation de l’air», indique Olivier Joséphine, directeur de la maison de retraite médicalisée des Trois rivières. «Et dans les chambres, nous avons installé des climatiseurs, pour éviter que les personnes âgées souffrent de cette chaleur, et par la suite de déshydratation.» Depuis la mi-novembre, les sorties et le jardinage sont par ailleurs régulés. Il s’agit d’éviter que les pensionnaires ne prennent des coups de soleil. Cette vigilance va se poursuivre tout l’été.