Le drame n’a sans doute pas fini d’émouvoir les gens de Ouégoa. Ce jeudi soir, environ quarante-huit heures après les faits, le procureur de la République a partagé un point de situation. “Une enquête est actuellement diligentée par la brigade de recherches de Koné du chef d'homicide volontaire, suivi du suicide de l'auteur présumé du crime”, décrit Yves Dupas. “A ce stade, et sous réserve des conclusions de l’autopsie, comme des investigations sur l’environnement et la personnalité de la victime et de l’auteur présumé, les enquêteurs privilégient un passage à l’acte criminel, dans un contexte d’impulsion suicidaire préexistante.”
Une détonation
Retour sur les faits, évoqués ce soir au journal télévisé. Le 23 mai, vers 19h30, le conducteur d’un fourgon Renault Master stationne son véhicule sur le parking de l’ancien boulodrome, relate le procureur. “L’homme, âgé de 59 ans et né à Ouégoa”, descend de son véhicule “pour discuter avec certaines connaissances du village”. Il retourne ensuite dans son utilitaire. Peu de temps après, les personnes présentes sur les lieux entendent une détonation provenant du fourgon. En s’approchant, un témoin aperçoit l’homme, “allongé sur un matelas disposé à l’intérieur de l’habitacle du véhicule, avec un fusil placé entre les jambes”. Les secours sont prévenus.
Un décès survenu plus tôt
Sur les lieux, les gendarmes de Ouégoa découvrent le corps sans vie, atteint au niveau de la tête. Mais “sous des couvertures disposées sur le matelas, les enquêteurs” constatent aussi “la présence du corps d’une femme allongée sur le ventre”, qui serait en fait âgée de 41 ans, et originaire de Bondé. Elle présente “une plaie au niveau de l’arrière de la tête”.
Le médecin intervenu sur place confirme leur décès à tous les deux, fait savoir le procureur, “en relevant toutefois des rigidités cadavériques plus avancées sur le corps de la femme, ce qui laisse supposer une mort survenue bien antérieurement”. Le parquet ordonne les autopsies, ainsi que des "examens scannographiques".
Des intentions suicidaires
“Il ressort des premières investigations diligentées que la femme vivait en concubinage dans le Grand Nouméa, explique Yves Dupas. Elle y exerçait une activité professionnelle. Depuis quelques mois, l’auteur présumé de l’homicide volontaire fréquentait le couple, en séjournant parfois à leur domicile. Il lui arrivait d’aller jouer au casino en compagnie de la concubine.”
Et d’ajouter : “Il aurait fait savoir au couple qu’il comptait mettre fin à ses jours.”. Un autre témoin a également fait état de ses intentions suicidaires. L’homme aurait déclaré “récemment qu’il allait faire un long voyage”. Par ailleurs, dans son entourage, “il était relevé une inclination à la violence”.