Ouégoa : une affaire de coups mortels devant les assises

La salle des assises au palais de justice de Nouméa.
La dernière session d'assises 2023 en Nouvelle-Calédonie se poursuit par le procès d'un sexagénaire, accusé d'avoir mortellement frappé l'ancien compagnon de sa fille avec un tamioc, en février 2021, à Ouégoa.

D'abord annoncé sur deux jours, le procès pourrait s'achever dans la soirée. Ce jeudi 16 novembre, la cour d'assises s'attarde sur la mort d'un homme de 36 ans tout au Nord du pays, à Ouégoa. Les faits remontent à 2021, dans la nuit du 1er au 2 février. Selon l'enquête, le trentenaire se rend alors au domicile de son ancienne compagne, qui réside chez ses parents. Très alcoolisé, avec 2,68 grammes par litre de sang, il ne veut pas quitter les lieux, fait beaucoup de bruit et dérange les enfants. 

Témoignages divergents

Deux hommes seraient intervenus à ce moment-là. Les témoignages divergent, dans les auditions. Le père de l’ex-conjointe se serait muni d’un tamioc et aurait donné un coup à la jambe de la victime. Mais l’arme ne sera pas retrouvée. Le jeune homme décède en tout cas d’une section de l’artère fémorale, suite à une blessure à la jambe droite.

Me Thomas Gruet, avocat de la défense dans l'affaire de coups mortels de février 2021, à Ouégoa, plaidait l'acquittement.

Personnalité

Dans ce procès, pas de partie civile. L’avocat de la défense, à savoir Thomas Gruet pour le cabinet Calmet, ne soulève pas la légitime défense. Il intervient toutefois en disant que son client a reconnu avoir lancé un tamioc, mais pas que le tamioc ait touché la
victime. Pour coups mortels avec arme, l’accusé encourt jusqu’à vingt ans de réclusion criminelle. Âgé de 66 ans, il est né à Ouégoa et a vécu toute sa vie en province Nord. L'homme a quitté l’école à l’âge de douze ans. Il a effectué de nombreux petits boulots, dans la culture vivrière, le maraîchage ou encore la pêche. Son revenu ? 74 000 francs. 

Sous contrôle judiciaire

Le président de la cour d’assises lui demande s’il arrive à vivre avec cette retraite. "On fait avec", répond le sexagénaire, un léger sourire aux lèvres. Depuis sa libération, il vit sous contrôle judiciaire à la tribu de Bondé, isolé de ses cinq enfants et de ses petits-enfants. Aujourd’hui, il se présente comme un père aimant, calme et discret. Rarement un accusé aura paru si sympathique, de par son attitude lorsqu’il répond aux questions du président. Depuis l’année des faits, il a connu seize mois d’incarcération au Camp-Est. Sans aucune visite de ses proches.