Accusation de provocation publique à Poindimié : le responsable d'ERSK TV convoqué au tribunal

Le président et principal contributeur de cette web-télé calédonienne est poursuivi pour des propos jugés menaçants à l'encontre, notamment, de Paul Néaoutyine. C'était dans une vidéo filmée ce mois de novembre à Poindimié.

Son placement en garde à vue était annoncé sur la page Facebook de la web-télé concernée, sur le thème "Affaire vidéo de Poindimié". Florent Eurisouké, personnalité calédonienne des réseaux sociaux, est poursuivi pour "provocation publique non suivie d’effet à la commission d’un crime ou délit". Et cela, à l'égard de Paul Néaoutyine mais aussi des élus indépendantistes "âgés de plus de cinquante ans". Le président d'ERSK TV est convoqué au tribunal correctionnel le mardi 8 mars 2022.

Filmé sur le pont de Tiwaka 

Les faits remontent à la semaine dernière. "Le Parquet", rappelle le procureur de la République, "s’est saisi d’office de ce chef d’infraction suite à la diffusion d’une vidéo sur le média "ERSK" enregistrée à Poindimié sur le pont de Tiwaka." Au cœur de l'affaire, les propos, cités par Yves Dupas, qui ont été prononcés au passage en voiture du président de la province Nord et maire de Poindimié : "Il faut les traîner de leur bagnole, leur savater la gueule… Ces vieux pourris, il faut les arrêter d’une manière ou d’une autre, les savater.… Il faut les éliminer."

"Franc-parler"

L'enquête a été menée par la cellule cybercriminalité de la gendarmerie à Nouméa. Toujours selon le procureur, le responsable de la web TV a, lors de sa garde à vue, "contesté l’infraction reprochée, en estimant 'que ses propos correspondent à son franc parler'".

Sous contrôle judiciaire

Reste que, "à titre de mesure de sûreté, le Parquet a été suivi dans ses réquisitions de placement sous contrôle judiciaire du prévenu comprenant notamment une interdiction de contact avec la victime, Paul Néaoutyine, et une interdiction de détenir ou de porter une arme". Il encourt jusqu'à cinq ans d’emprisonnement et une amende de plus de cinq millions CFP.

Les explications du procureur au micro de Louis Perin et Claude Lindor