Fermeture du dispensaire de Ponérihouen: un vrai casse-tête pour la population

Les habitants sont contraints de se déplacer à Poindimié pour consulter un médecin. Certains n'ont pas de moyens de locomotion et doivent se débrouiller. Une énième difficulté pour les centres médico-sociaux du Nord, qui manquent déjà en cette période, de professionnels de santé.
 "On a déjà du mal à venir de la tribu, et pour arriver jusqu'ici il faut encore payer le taxi" confie Elise, une habitante de Ponérihouen partie voir le médecin à Poindimié.
L’incendie du CMS de Ponérihouen sonne comme un coup dur pour la population. Pour rejoindre le centre de soins le plus proche, les habitants usent d’imagination pour se déplacer. Un système "D", difficilement évident, lorsque les moyens de locomotion ne sont pas extensibles.
 

Il y a la navette, sinon faut encore payer le Raï et si on n'a pas d'aide médicale, il y a encore les médicaments à payer. C'est très compliqué.
-Ginette, une habitante de Ponérihouen

 

Les habitants privés de leur seul dispensaire

Au-delà de ne pouvoir se déplacer, le souci fondamental des habitants reste l'absence de soins médicaux directement sur la commune. La destruction d’un bien d’utilité publique, qui assure des soins de qualité à la population, est incompréhensible pour une partie des habitants de Ponérihouen.
 

Ça porte atteinte à notre santé, à notre bien-être. Je n'aurais jamais pensé, qu'on puisse s'attaquer aux bâtiments de la santé
-Boeinon, de Ponérihouen


Une fermeture indéfinie

A ce jour, seuls les soins en tribu qui nécessitent un suivi régulier, sont maintenus. Pour le reste, les habitants devront prendre leur mal en patience. Le feu, d’origine criminelle, du 4 juillet dernier, a ravagé les salles de consultation et de soins.
 

Le dispensaire n'accueille plus de public pour deux raisons. Il n'y a plus d'électricité et les locaux de soins et d'urgences ont été atteints par le feu. Là on attend les résultats des différentes expertises afin de s'assurer de la solidité de la structure. 
-David Marcon, directeur adjoint de la DASPS Nord

 

Seulement un médecin sur deux dans les CMS

Autre préoccupation des autorités sanitaires. Le manque de praticiens sur les CMS du Nord. On compte un médecin sur deux dans les Centres médico-sociaux d’où parfois une activité au ralenti. Un fait qui n’est pas nouveau. 
 

Ça se répète de manière annuelle et cyclique, surtout dû à la difficulté de recrutement des médecins, notamment en juillet-août qui correspond aux périodes de grandes vacances en France. A cela, s'ajoute les difficultés dûes à la pandémie du Covid-19
- David Marcon, directeur adjoint de la DASPS Nord


A Ponérihouen, le retour à la normale dans le CMS de la commune n’est pas pour aujourd’hui. En parallèle, avant une possible réouverture, les services de santé de la Province Nord s’accordent  à optimiser au maximum les relations avec la commune et les coutumiers de Ponérihouen.