C'est un drame pour les paroissiens à la veille des célébrations de l'Assomption. L’église de Tyé, dans la commune de Poindimié, a pris feu. Les dégâts sont considérables : la sacristie, une partie de l’autel, la chapelle intérieure ont été gravement endommagées. Du mobilier a également été détruit.
L’édifice principal lui reste debout. Selon le procureur de la République Yves Dupas, au moins sept départs de feu ont été constatés. Ils ont été alimentés notamment avec des tissus et des rideaux trouvés sur place. "Les auteurs seraient entrés sans effraction dans l'église, par une porte latérale qui n'était jamais fermée à clef, même la nuit", indique le magistrat.
Une plainte a été déposée ce matin auprès de la gendarmerie et des experts de Nouméa sont arrivés sur place pour les premières constatations. Une enquête a été ouverte. "Les enquêteurs et le parquet entendent déployer tous les moyens nécessaires à l’identification et l’interpellation des auteurs de ces faits intolérables qui ont provoqué un fort retentissement au sein de la population", écrit Yves Dupas dans son communiqué.
Depuis le 13 mai, d'autres édifices religieux ont été pris pour cible, notamment l'église de Vao à l'Île des Pins, la chapelle Sainte-Anne de Touho, l'église de Saint-Louis au Mont-Dore ou encore le temple bouddhiste à Nouméa.
Le soutien des paroissiens
Quelques heures après les faits, les paroissiens de Bourail et Azareu ont publié sur leur page Facebook un message de soutien aux habitants de Poindimié et "s'associent à l'incompréhension et à la peine de tous les paroissiens."
Cet incendie fait réagir les élus. Victor Tutugoro, président de l'UPM, "dénonce et condamne avec la plus grande vigueur" l'incendie perpetré cette nuit. "Quel message véhiculent ces incendiaires d'édifices religieux?" peut-on lire dans le communiqué. L'UPM espère que les coupables seront retrouvés et traduits devant la justice.
Bâtiment historique
Cette bâtisse au toit rouge du Sacré-Cœur est un symbole du développement au XIXe siècle de la mission des pères maristes. L'église a d’abord été construite en bois et torchis en 1866 avant d'être rasée puis remplacée en 1899 par l’église maçonnée actuelle. Restaurée en 1999, elle est classée avec son presbytère depuis 1991 au titre de "patrimoine du pays."